Les ménages québécois dépensent toujours pas mal moins que les Canadiens dans leur ensemble, mais l'écart s'est comblé quelque peu l'an dernier.

D'un océan à l'autre, les ménages ont dépensé en moyenne 71 364 $ l'an dernier, soit 2% de plus qu'en 2007, a révélé hier Statistique Canada. En réalité, il s'agit d'une diminution puisque le taux d'inflation moyen de l'an dernier s'élevait à 2,3%.

Les ménages québécois ont moins lésiné en consommant 5,4% de plus que l'année précédente. Toutefois, à hauteur de 60 478 $ seulement, ils sont loin de la moyenne canadienne. Seules les provinces atlantiques dépensent moins que le Québec.

On ne sera guère surpris de constater que ce sont les Albertains et les Ontariens qui sont les plus grands dépensiers.

Et où vont surtout les dépenses des Canadiens? En impôts avant tout, à hauteur de 20,5% de leurs dépenses moyennes. Les ménages québécois sont en plein dans la moyenne. L'Alberta et l'Ontario sont les deux provinces où la portion des impôts payés par les ménages dépasse la moyenne pancanadienne. Cela reflète la plus forte concentration de revenus élevés dans ces provinces.

La progressivité de l'impôt est bien réelle à l'échelle canadienne. Les 20% des ménages dont les dépenses (et forcément les revenus) sont les plus faibles consacrent 2,9% de leurs débours à l'État. Au quintile médian, la proportion grimpe à 14,9% alors que les 20% les plus dépensiers y allouent 29,2% de leur budget de dépenses.

La seconde dépense en importance, on s'en doute, est le logement: 19,9% de l'enveloppe des ménages en moyenne, mais 18,5% au Québec. Dans la société distincte, le prix des maisons est moins élevé, alors que c'est l'inverse pour la proportion de locataires. Plus de deux ménages québécois sur cinq louent leur appartement.

Les Québécois se distinguent aussi pour ce qu'ils consacrent à la l'alimentation: 12,2% de leurs dépenses va dans leur assiette ou leur verre, contre 10,4% à l'échelle canadienne en moyenne. N'en tirons pas de conclusion hâtive: même en y consacrant seulement 8,9% de leur budget, les Albertains ont dépensé en moyenne 7735 $ pour se nourrir, soit 43 $ de moins seulement que les Québécois.

Les coûts du logement sont certes plus élevés dans la province des cheiks aux yeux bleus.

La plus grande richesse des ménages explique aussi que c'est là que l'on trouve la plus grande proportion de Canadiens qui possède un téléphone portable et qui dépensent le plus pour les services internet.

Le lecteur DVD reste cependant l'appareil technologique le plus répandu dans toutes les provinces. Plus de huit ménages sur 10 en possèdent un. L'ordinateur suit, devançant l'internet et le téléphone portable.

Tandis que les ménages jasent, clavardent ou surfent de plus en plus, ils lisent moins. De 2007 à 2008, les Canadiens ont réduit de 9,6% leurs dépenses pour des périodiques, de 2,3% pour les journaux et de 0,9% pour les livres. Cette enveloppe ne représente plus que 250 $ par année en moyenne.