Le ministre du Développement économique, Clément Gignac, souhaite que le niveau de vie des Québécois rejoigne celui des Ontariens au cours des dix prochaines années, y voyant une façon de promouvoir l'unité canadienne.

Le jour où les Québécois seront aussi riches que leurs voisins, ils ne se verront «plus de la même façon au sein de la fédération canadienne», a déclaré M. Gignac dans une allocution prononcée vendredi à la tribune de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Réciproquement, le Canada anglais «ne nous regardera plus de la même façon», a-t-il ajouté.

Le ministre n'a pas précisé davantage sa pensée. On sait toutefois qu'au fil des ans, des leaders d'opinion, au Canada anglais, ont reproché au Québec de dépendre des transferts fédéraux, plus particulièrement de la péréquation. Une augmentation significative de la richesse des Québécois pourrait changer la donne.

À l'heure actuelle, le niveau de vie des Québécois est de 8 à 10% inférieur à celui des Ontariens. La côte à monter est donc abrupte, mais le fait que le Québec se soit mieux tiré d'affaire que le reste du Canada au cours de la récente récession semble donner espoir à Clément Gignac.

Après tout, le taux de chômage du Québec est passé vendredi sous la moyenne canadienne, une première depuis que des statistiques comparables sont disponibles, en 1976.

Pour y parvenir, M. Gignac a proposé trois pistes de solutions: faire en sorte que davantage de personnes âgées de 55 à 64 ans demeurent sur le marché du travail, accroître la productivité des entreprises et inciter plus d'étudiants étrangers à s'installer au Québec.

Il faudra agir vite, a souligné le ministre, puisque les prévisionnistes s'attendent à ce que d'ici 2012 ou 2014, le nombre total de travailleurs commence à diminuer au Québec, un phénomène qui aura un impact négatif durable sur l'économie de la province.