Le nouveau fonds de capital-risque Teralys, mis sur pied plus tôt cette année par le Fonds de solidarité de la FTQ, le gouvernement du Québec ainsi que la Caisse de dépôt et placement, annoncera sous peu son premier investissement.

Au cours d'un entretien téléphonique, le président et chef de la direction de Teralys, Jacques Bernier, n'a pas voulu révéler le montant de la transaction ni même le secteur d'activités dans lequel elle s'inscrirait. Il a toutefois assuré qu'il s'agirait d'une annonce «importante» pour le Québec.

Teralys est un «fonds de fonds», c'est-à-dire qu'il dotera des fonds de capital-risque, qui investiront à leur tour dans des entreprises technologiques. Le Québec récoltera la moitié du pactole, suivi du reste du Canada (25%) et du reste du monde (25%), principalement la Californie, un centre technologique incontournable.

Les investissements aux États-Unis ont principalement pour objectif de bonifier le rendement de Teralys, puisque les fonds de capital-risque y sont plus nombreux et qu'il est par conséquent plus facile d'y trouver des gestionnaires éprouvés, a expliqué M. Bernier.

De plus, des investissements dans des fonds étrangers permettent d'intéresser ceux-ci aux entreprises québécoises et ont le potentiel, par ricochet, d'accroître le volume de capital-risque dans la province.

Le secteur des télécommunications devrait accaparer 50% des investissements de Teralys, tandis que les sciences de la vie (25%) et les autres technologies (25%), comme les nanotechnologies, toucheront le reste.

Teralys prévoit que 70% de ses fonds appuieront des entreprises en démarrage et 30% des sociétés en expansion.

Le Fonds FTQ et la Caisse injecteront 250 millions chacun dans Teralys, tandis que Québec y versera 200 millions. On sollicitera d'autres partenaires afin de faire passer la cagnotte totale à plus de 825 millions.

Première phase en 2004

Teralys se veut la phase II d'une initiative lancée en 2004 par les trois mêmes acteurs, qui avaient alors investi 600 millions dans l'aventure. Avec les contributions d'autres partenaires, la somme avait doublé à 1,2 milliard.

Jacques Bernier, qui s'occupait également de cette première phase, ne veut pas en faire le bilan, soulignant que les cycles du capital-risque s'étalent sur plus de six ans. Il est donc trop tôt pour savoir si la phase un, qui ne portait pas de nom officiel, s'est approchée des objectifs fixés pour Teralys: un rendement annualisé oscillant entre 15 et 20%.

Teralys, qui vient de mettre en ligne son site Web, comptera environ 10 employés, dont huit ont déjà été recrutés. Le fonds prévoit effectuer une vingtaine d'investissements dans autant de fonds au cours des quatre ou cinq prochaines années, ce qui devrait venir en aide à une centaine d'entreprises. Cinq fonds québécois devraient en profiter.

M. Bernier espère que Teralys permettra de sauver le secteur québécois des technologies, qui se trouve selon lui «à la croisée des chemins».

«Si Teralys n'était pas venu au monde, ça aurait remis sérieusement en question le secteur technologique au Québec et pour moi, il était hors de question qu'on n'ait pas un secteur technologique en santé», a-t-il déclaré.

À l'heure actuelle, avec ses 700 millions, Teralys constitue, et de loin, le plus important «fonds de fonds» de capital-risque au Canada.