Une nouvelle fraude financière pourrait avoir fait jusqu'à une centaine de victimes à Montréal, selon deux poursuites déposées à la Cour supérieure cette semaine. Des investisseurs soupçonnent Progressive Management Ltd (PML), une entreprise enregistrée aux Bahamas, de les avoir fraudés.

Deux investisseurs se sont adressés à la Cour supérieure pour obtenir 350 000$ de la société. Ils affirment avoir confié leurs épargnes à PML pour finalement se rendre compte qu'il s'agissait d'une coquille vide.

 

«Les gens investissaient et ils recevaient un certificat, explique l'avocat des présumées victimes, Me Jacob Rothman. La plupart réinvestissaient leurs bénéfices de sorte que leur perte est totale. La compagnie ne faisait rien. Elle ne faisait que recueillir de l'argent et elle le redistribuait probablement parmi ses dirigeants.»

Entre 60 et 100 petits investisseurs de Montréal, principalement des membres de la communauté italienne, ont investi dans PML, estime Me Rothman.

Les clients qui poursuivent PML disent avoir confié leurs économies à la compagnie par l'entremise de conseillers financiers installés dans la métropole, Lance Townend et Gennaro R. Natale. Ils accusent ces entrepreneurs d'avoir servi d'intermédiaires en sachant très bien que PML n'était pas une institution financière. L'Autorité des marchés financiers (AMF) connaissait ces conseillers, selon Me Rothman.

Les investisseurs n'ont rien remarqué d'anormal jusqu'en 2005, lorsque PML a pris du retard dans les paiements. En février 2006, l'entreprise a avisé sa clientèle qu'elle éprouvait des problèmes et qu'il faudrait deux ans pour les résoudre. Ce délai échu, les clients n'ont jamais été en mesure de recouvrer leur mise.

Des bâtons dans les roues

L'avocat n'est pas tendre à l'égard de l'AMF. Il accuse le chien de garde du marché financier d'avoir mis des bâtons dans les roues de ses clients, qui souhaitaient obtenir des informations en préparant leur poursuite.

«Je suis irrité par l'AMF à cause de son manque total de collaboration, dénonce-t-il. Elle a bloqué toutes nos demandes d'information.»

L'organisme gouvernemental a confirmé hier qu'il mène une enquête sur PML. Mais il s'est fait avare de détails, refusant même de dire quand il a reçu sa première plainte.

«Tout ce qu'on peut mentionner, c'est que c'est une enquête complexe qui concerne des compagnies extraterritoriales», a affirmé la porte-parole, Cathy Beauséjour.