Le Canadien de Montréal sera méconnaissable la saison prochaine. Nouveaux joueurs vedettes. Nouvel entraîneur. Nouveaux propriétaires. Même les banquiers seront remplacés.

L'institution financière américaine CIT, qui agit à titre de banquier du Canadien depuis 2006, ne sera pas le prêteur de la famille Molson. «Nous avons des arrangements avec d'autres institutions financières, mais nous préférons ne pas commenter à ce moment-ci», dit Luc Beauregard, porte-parole de la famille Molson. La transaction, dont la valeur varie entre 575 et 633 millions de dollars selon nos sources, doit être conclue avant le 31 août.

Citant des sources bien informées dans le milieu du hockey et de la finance, le Sports Business Journal a avancé lundi que CIT aurait promis de financer les Molson avant de se retirer du dossier. La volte-face de CIT, qui est au bord de la faillite, ne compromettrait pas la vente du Canadien aux frères Andrew, Geoff et Justin Molson et à leurs partenaires minoritaires (BCE, le Fonds de solidarité FTQ et la famille Thomson par l'entremise de sa société d'investissement Woodbridge Company).

Selon le Sports Business Journal, l'un des banquiers de la famille Molson serait la Banque de Montréal, qui avancerait 250 millions, mais celle-ci dément la nouvelle. «Ce n'est pas BMO qui financera les Molson», a dit Ronald Monet, porte-parole de la banque.

Dans les milieux financiers montréalais, le nom de la Banque Royale circule comme futur banquier du Canadien de Montréal en raison de ses liens de longue date avec la famille Molson. «La Banque Royale n'a pas l'habitude de financer des transactions sportives, mais elle est réputée comme la banque des Molson. Avant la fusion avec Coors, Molson faisait la plupart de ses grosses transactions avec la Royale», a dit, sous le couvert de l'anonymat, un avocat montréalais spécialisé en financement bancaire.

La Banque Royale n'a pas indiqué si elle était dans les rangs afin de devenir le prochain banquier du Canadien de Montréal. «Nous ne ferons pas de commentaires à ce sujet», dit Raymond Chouinard, porte-parole de la Banque Royale.

Pour l'instant, une seule certitude: CIT ne sera pas le banquier du Canadien au début de la prochaine saison. Au cours des dernières années, CIT est devenue l'un des banquiers les plus influents du hockey professionnel. Il finance notamment les Devils du New Jersey, les Sénateurs d'Ottawa, les Predators de Nashville et les Oilers d'Edmonton. CIT est devenu le banquier du Canadien de Montréal en 2006, succédant à la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Spécialiste des prêts aux PME, CIT est aujourd'hui au bord de la faillite. L'institution vieille de 101 ans a vu sa demande de plan de sauvetage rejetée par l'administration Obama, mais elle a été sauvée in extremis la semaine dernière grâce à une émission d'obligations de 3 milliardsUS. Le titre de CIT, qui a perdu 91% de sa valeur depuis un an, a clôturé la séance d'hier à 78 cents US, en baisse quotidienne de 2,5% (2 cents US), à la Bourse de New York.

GILLETT REFINANCERAIT SON PRÊT À LIVERPOOL

Après avoir vendu le Canadien, George Gillett aurait réussi à s'entendre avec ses banquiers à Liverpool. M. Gillett et son partenaire, Tom Hicks (le propriétaire des Stars de Dallas), auraient promis de rembourser prochainement 60 millions de livres sterling (109 millionsCAN) à la Royal Bank of Scotland et à Wachovia, selon l'agence Bloomberg qui cite des sources anonymes au courant de la transaction. Les propriétaires de Liverpool auraient obtenu un nouveau prêt de 230 millions de livres sterling (411 millionsCAN). Au cours de la dernière année, Liverpool a généré des pertes de 43 millions de livres sterling (77 millionsCAN) en raison de paiements d'intérêt de 37 millions de livres sterling (66 millionsCAN)