La femme et les deux filles d'Earl Jones se disent anéanties à l'idée qu'il puisse être à l'origine d'une fraude de 30 à 50 millions. Dans un communiqué diffusé hier après-midi, Maxine Jones ainsi que ses filles, Kimberly et Kristin, ont exprimé leur «profond regret» pour la souffrance que le financier déchu a causée.

Après 10 jours de silence, la famille d'Earl Jones a exprimé sa «douleur», son «chagrin», sa «honte» et son «indignation» face à la présumée fraude, qui touche une cinquantaine d'investisseurs. Les trois femmes jurent qu'elles n'ont rien à voir avec le stratagème, se disant elles-mêmes «trompée» par le financier déchu.

«Le Earl Jones que nous avons connu était un mari attentionné, un père et un grand-père affectueux ainsi qu'un membre respecté de sa collectivité, ont-elles déclaré. Le Earl Jones qui s'est révélé à nous, tout récemment, est un homme dont nous pouvons à peine croire qu'il existe.»

Earl Jones a escroqué sa propre fille, apprend-on dans le communiqué. Kristin Jones, 34 ans, est la conjointe d'Ivan Velan, le fils du président d'une importante entreprise de robinetterie industrielle. Le couple se dit touché par l'arnaque mise au jour le 10 juillet et craint de ne jamais recouvrer ses fonds.

Le frère d'Earl Jones, Bevan, a affirmé la semaine dernière qu'il avait lui aussi été escroqué.

La femme et les filles d'Earl Jones disent qu'elles ignoraient tout de ses activités professionnelles. Elles promettent de collaborer avec les autorités au cours de l'enquête.

Earl Jones, qui n'a pas été vu depuis deux semaines, n'est visé par aucun mandat d'arrêt. Sa famille souhaite qu'il «se présente et qu'il donne une explication». Mais le communiqué reste muet sur l'endroit où il se trouve.

«Si elles sont si intéressées à collaborer à l'enquête, elles pourraient dire qu'elles n'ont pas vu Earl Jones dans les deux dernières semaines, mais elles ne l'ont pas fait», constate Kevin Curran, fils d'une victime et organisateur de deux rencontres des investisseurs.

«C'est donc dire qu'elles savent peut-être où il se trouve», poursuit-il.

Peter Kent, dont la mère pourrait avoir perdu toutes ses économies dans l'arnaque, dit croire à la sincérité des excuses de la famille.

«Je me sens mal pour sa famille, dit-il, car je connais plusieurs de ses membres. Mais je me sens encore plus mal pour les victimes, pour ces personnes âgées qui risquent d'être mises à la rue, qui ont recours aux banques alimentaires.»

L'origine du communiqué reste nébuleuse. Le relationniste Jonathan Goldbloom a été embauché pour publier la déclaration. Par qui a-t-il été embauché? «Par leurs avocats», a-t-il d'abord affirmé. «Par la famille», a-t-il dit une demi-heure plus tard.

Jonathan Goldbloom n'a pas voulu dire qui sont les avocats de la famille ni où se trouve la femme d'Earl Jones.

Maxine Jones et ses deux filles refusent de répondre aux questions des médias.