L'Autorité des marchés financiers (AMF) a obtenu une ordonnance judiciaire pour geler les comptes gérés par Earl Jones, un Montréalais soupçonné d'avoir monté une chaîne de Ponzi dans laquelle une cinquantaine d'investisseurs auraient perdu entre 30 et 50 millions $.

Des investisseurs ont contacté l'AMF mercredi pour porter plainte, a déclaré vendredi un porte-parole de l'organisme, Sylvain Théberge, au cours d'un entretien téléphonique.

Selon l'AMF, Jones proposait ses services de gestion à des personnes qui venaient de toucher un héritage ou qui s'occupaient d'une succession importante. Il leur proposait de s'occuper de tout, y compris des comptes à payer. Les investisseurs floués résident surtout au Québec, mais aussi dans le reste du Canada et aux États-Unis.

Les comptes gérés par Jones ont été gelés à l'initiative de l'AMF, mais ils étaient pratiquement vides au moment de l'intervention, a indiqué M. Théberge. L'AMF allègue que les fonds ont été détournés.

«Cette importante affaire a toutes les allures de l'utilisation d'une chaîne de Ponzi», a indiqué l'organisme dans un communiqué.

Jones est actuellement recherché par les autorités. Il n'était pas inscrit auprès de l'AMF, ce qui est illégal en soi.

L'AMF a informé de la situation les autorités du reste du Canada et des États-Unis, y compris la Securities and Exchange Commission.

L'ordonnance de blocage, accordée vendredi par le Bureau de décision et de révision en valeurs mobilières, interdit toute activité qui permettrait, directement ou indirectement, d'effectuer des opérations sur les valeurs détenues ou gérées par Bertram Earl Jones et la Corporation Earl Jones.