La rémunération des hauts dirigeants de la Caisse de dépôt et placement a été réduite de presque la moitié en 2008, en l'absence des millions de dollars en primes des années précédentes, lit-on dans son rapport annuel divulgué hier.

Cette rémunération parmi sept hauts dirigeants a totalisé 4,28 millions de dollars lors de la pire année de l'histoire de la Caisse, ce qui était en net repli par rapport aux 8,29 millions versés l'année précédente.

 

Cette baisse aurait été un peu plus prononcée n'eût été la prime de départ de 378 750$ versée à l'ex-président Henri-Paul Rousseau, après sa démission en mai 2008.

D'ailleurs, avec cette prime, M. Rousseau a été rémunéré 1,1 million pour ses cinq derniers mois à titre de président et chef de la direction de la Caisse en 2008.

Cette somme portait aussi à 5,8 millions sa rémunération totale en deux ans et demi à ce poste, de janvier 2006 à mai 2008.

Aussi, le rapport annuel 2008 de la Caisse confirme que M. Rousseau aura une prestation de retraite de 267 700$ par an à partir de son 65e anniversaire.

Pour sa part, son successeur temporaire à la présidence, Richard Guay, sera admissible à une prestation de retraite d'au moins 290 900$ par an.

Ce montant plus élevé est largement attribuable au nombre de 22 années de service que la Caisse crédite au régime de retraite de M. Guay, contre six ans dans le cas de M. Rousseau.

Cela dit, Richard Guay a aussi subi une importante baisse de rémunération en 2008. Et ce, malgré sa promotion à titre de président et chef de la direction qui s'est avérée de courte durée. (Il a démissionné à son tour en janvier 2009.)

Richard Guay a été rémunéré 723 269$ en 2008, comparativement à 1,2 million en tout pour chacun des deux exercices précédents.

Par ailleurs, s'il avait quitté la Caisse au lieu d'y demeurer comme conseiller spécial, M. Guay aurait été admissible à une indemnité de départ de 425 000$ de son poste de président.

Michael Sabia

Quant à la rémunération du nouveau président de la Caisse, Michael Sabia, le rapport annuel 2008 n'en fait aucune mention parce que sa nomination est survenue après la fin de l'exercice.

En fait, M. Sabia n'a qu'une phrase de bienvenue dans le message d'introduction au rapport annuel qui est signé par le président intérimaire, Fernand Perreault.

Néanmoins, le salaire de base de M. Sabia, déclaré à hauteur de 500 000$ par an par Québec, s'avère inférieur d'environ 30 000$ à celui qu'aurait pu toucher Henri-Paul Rousseau s'il avait été en poste durant tout l'exercice 2008.

Ce calcul découle de l'application de la hausse de salaire de base de 8,5% consentie en 2008 parmi les hauts dirigeants de la Caisse.

Enfin, le rapport annuel de la Caisse démontre que, même lors des années de primes, la rémunération de son président demeure très inférieure à ses homologues chez les plus grandes entreprises dirigées de Montréal, selon l'actif.

Elle s'avère aussi inférieure à celle des présidents des plus gros gestionnaires de fonds de retraite au Canada, tels que Teachers', Omers et l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada (RPC).

Leur rémunération individuelle est de l'ordre de deux à quatre millions par an, avec des prestations de retraite déjà prévues de quelques centaines de milliers de dollars par an.

À la Caisse de dépôt, le nouveau président Michael Sabia, déjà riche rentier de BCE-Bell Canada, a renoncé à une prestation de retraite et aux primes auxquelles il aurait pu être admissible.

 

Rendement en 2008:

-25%

Rendement du portefeuille de référence des caisses de retraite comparables :

-18,5%

Pertes de la Caisse en dollars :

39,9 milliards

Actif net (31 décembre 2008) :

120,1 milliards