Les milieux d'affaires n'accordent certainement pas la note parfaite à Monique Jérôme-Forget, mais ils reconnaissent sa volonté et ses réalisations au cours de son passage à la tête du ministère des Finances, a constaté La Presse Affaires.

«Elle a fait un excellent travail, dit le président-directeur général du Fonds de solidarité de la FTQ, Yvon Bolduc. Je salue sa rigueur, son dévouement et son calme durant la tempête.»

 

«On a toujours eu l'heure juste avec elle, dit Simon Prévost, vice-président (Québec) de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Elle est politicienne comme les autres, mais peut-être moins que d'autres. Sur la clarté et la franchise, je lui donne une très bonne note.»

Les positions de Mme Jérôme-Forget sur la question du contrôle des dépenses publiques concordaient avec celles des milieux d'affaires.

«Elle n'aimait pas avoir des déficits, même du temps où elle dirigeait le Conseil du Trésor», dit le président de la chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc.

«On a senti qu'on avait un allié sur la question des dépenses publiques», dit Simon Prévost.

Sauf que l'appréciation des résultats diffère. «Elle a su mieux contrôler les dépenses publiques que ses homologues du reste du Canada», soutient Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat du Québec.

«Mais avec toutes ces années de croissance, on n'a pas eu le rétablissement des finances publiques qu'on aurait pu espérer, nuance Michel Leblanc. La faute en revient à l'ensemble du gouvernement, mais on n'a pas diminué suffisamment la proportion de la dette sur le PIB.»

M. Leblanc déplore aussi que si peu de mesures proposées des rapports Montmarquette (sur la tarification des services publics) et Castonguay (sur le financement du système de santé) aient été considérées.

Adieu à la taxe sur le capital

La réduction puis l'élimination de la taxe du capital (qui sera complétée à la fin de 2010) est saluée par les gens d'affaires. «Sur ce plan, Mme Jérôme-Forget a livré la marchandise», affirme Yves-Thomas Dorval.

«Mais le dossier de la fiscalité des PME n'a pas vraiment avancé», déplore Simon Prévost.

Le plan québécois d'infrastructures, décidé avant que la crise ne se pointe mais qui est tellement bienvenu dans le contexte économique actuel, est à classer dans la colonne des réussites de la ministre. «C'est une décision qui ne pouvait être mieux placée dans le temps», souligne Yves-Thomas Dorval.

«Les politiciens aiment annoncer des nouveaux projets d'infrastructures, note Michel Leblanc. Mais l'entretien est beaucoup moins populaire. C'était un geste de courage politique.»

Yvon Bolduc souligne aussi «la contribution exceptionnelle de la ministre à la relance et au soutien du capital de risque. Ce faisant, on prépare le futur et la relance. Ça prenait beaucoup de vision.»

Bachand bienvenu

L'arrivée de Raymond Bachand paraît aussi convenir au milieu économique. «Il s'est toujours montré attentif aux besoins des entreprises, particulièrement dans le contexte de la crise financière», soutient Yves-Thomas Dorval.

Michel Leblanc salue quant à lui «le partisan de l'innovation» qu'est M. Bachand. «Il a amené beaucoup d'attention sur l'importance d'investir en recherche et développement. Et c'est un ministre extrêmement bien au fait des enjeux qui concernent Montréal.»