Des directeurs marketing en entreprise ont partagé, hier au Palais des congrès, leur vision sur le rôle des agences de publicité et sur les contraintes liées à la multiplication des médias.

1- Quel est l'impact des nouveaux médias sur votre réalité d'affaires?

Catherine Patry, directrice générale, communication marketing de Telus Québec: «Ça n'a jamais été aussi compliqué de se démarquer. Ça coûte extrêmement cher, mais dès que le consommateur est engagé, il y a plein de façons de le divertir et de communiquer avec lui.»

Nadine Hoduc, directrice principale marketing de Loblaws: "Ça nous complique la vie, car ça fragmente les auditoires et ça ne va pas de pair avec le souhait de livrer des résultats à court terme. Alors qu'établir une stratégie numérique exige de la planification à long terme.»

Marie-Félix Gascon, directrice générale marketing Québec de BMO Groupe Financier: «Malheureusement, en création, on n'utilise pas les plateformes de diffusion de façon optimale. On fait souvent du copier-coller.»

2- Dans quels médias continuerez-vous d'investir? Les traditionnels ou les nouveaux médias?

Marie-Félix Gascon: «Tous, car il y a plusieurs produits et services à promouvoir pour une banque! Il faut se demander où le client se trouve. Il ne faut pas délaisser les médias traditionnels. Les journaux sont là pour rester.»

Nadine Hoduc: «Chez Loblaws, nous sommes dépendants de la circulaire, là où vont nos plus gros budgets marketing. Mais nous continuerons d'investir dans nos propres sites web où la circulaire électronique est de plus en plus consultée.»

Michel Lanctôt, vice-président, directeur général de La cage aux sports: «Le gros de nos dépenses médias se fait dans les médias traditionnels. Mais il y a une mutation inévitable vers l'interactif, le web, car c'est efficace et les résultats commerciaux sont facilement mesurables.»

3- Comment les agences de pub et médias doivent-elles s'adapter à vos réalités d'affaires?

Michel Lanctôt: «Elles ont un rôle à jouer de plus en plus grand, à cause de la taille d'une entreprise comme La Cage aux Sports qui n'a pas toute l'expertise marketing. On s'attend à être tenus à jour sur ce qui existe. On intègre de plus en plus les agences en amont dans le développement stratégique. Ce qui était moins le cas auparavant quand le paysage médiatique était plus simple.»

Nadine Hoduc: «De plus en plus, les annonceurs font appel à plusieurs agences, mais on a besoin d'en avoir une pivot, d'avoir un leader pour se faire dire quelle stratégie de développement adopter afin d'obtenir les meilleurs résultats.»

Marie-Félix Gascon: «L'agence doit être un facilitateur. Une campagne sur un abribus, c'est bien beau, mais il faut aussi penser à autre chose comme outil de communication! L'agence doit aller au-delà du quotidien.»