Après s'être essentiellement immobilisée en juillet, l'économie canadienne a fait marche arrière en août, ce qui constituait sa première contraction depuis le mois d'octobre de l'an dernier.

«La séquence incroyable de données économiques canadiennes incroyables est officiellement terminée, la réalité ayant rattrapé la croissance avec célérité», a observé l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, dans une note à ses clients.

Le produit intérieur brut (PIB) du Canada a reculé de 0,1 % en août, a indiqué mardi Statistique Canada, après avoir été inchangé en juillet.

Aux yeux de M. Porter, cette accalmie de deux mois dans l'activité renforce l'idée voulant que «la croissance frivole de la dernière année soit terminée pour de bon».

L'économie canadienne a commencé l'année 2017 en lion, affichant de solides croissances pour les deux premiers trimestres.

Cependant, après avoir haussé son taux d'intérêt directeur à deux reprises depuis le mois de juillet, la Banque du Canada l'a laissé inchangé la semaine dernière, en expliquant que l'activité économique serait moins fébrile pendant la deuxième moitié de l'année.

La banque centrale a suggéré que d'autres hausses du taux directeur restaient envisageables. Mais elle a assuré qu'elle ferait preuve de prudence dans ses décisions à venir et qu'elle porterait une attention particulière à l'impact des hausses des taux sur l'endettement des ménages, l'évolution de la capacité de l'économie, la croissance des salaires et l'inflation.

Selon Brian DePratto, économiste principal à la Banque TD, la croissance économique du troisième trimestre devrait s'établir aux environs du rythme annuel de 1,9 %, ce qui est assez conforme à la prévision de 1,8 % émise la semaine dernière par la Banque du Canada dans son Rapport sur la politique monétaire.

«De fait, même s'il reste encore certaines inconnues, comme l'impact de la grève sur le secteur automobile, il est probable que la production reprendra vie dans les mois à venir, particulièrement en raison des signaux encourageants qui émanent des marchés du travail et du logement», a écrit M. DePratto.

Dans son rapport de mardi, Statistique Canada a indiqué que l'activité des industries productrices de biens s'était contractée de 0,7 % en août, tandis que celle des industries productrices de services avait gagné 0,1 %.

Douze des 20 secteurs se sont améliorés pendant le mois d'août, mais les baisses dans la fabrication et dans l'extraction minière, l'exploitation en carrière et l'extraction de pétrole et de gaz ont contrebalancé ces gains.

Le secteur de l'extraction minière, de l'exploitation en carrière et de l'extraction de pétrole et de gaz a reculé de 0,8 % en août, en raison d'arrêt de production à des fins d'entretien à Terre-Neuve-et-Labrador.

Le secteur manufacturier s'est contracté de 1,0 % en août, alors que la fabrication de biens durables a glissé de 0,1 % et que celle des biens non durables a chuté de 2,0 %.