L'impact du protectionnisme sur les marchés financiers reste « contenu », mais de fortes corrections sont à craindre si la guerre commerciale devait se généraliser, estime la Banque centrale européenne dans une étude publiée mardi.

Un conflit « limité au niveau régional», par exemple à la Chine et aux États-Unis, ne «créerait pas de risque majeur pour la stabilité financière », estiment les auteurs, qui ont simulé deux scénarios opposant les États-Unis au reste du monde et un où chaque pays imposait des droits de douane.

Selon cette étude, « une guerre commerciale plus généralisée », dans laquelle tous les pays taxeraient mutuellement leurs importations, pourrait entraîner « de fortes corrections » sur les marchés financiers.

Non seulement les bénéfices des entreprises s'en trouveraient rongés, pénalisant les actions, mais cette perspective augmenterait leur profil de risque au moment de contracter un crédit. Par ailleurs, l'incertitude générale saperait la confiance des investisseurs, selon ce document.

Sur l'année en cours, les droits de douane annoncés par le président américain Donald Trump ont atteint 300 milliards de dollars, dont plus de 250 milliards de dollars sur des produits chinois ainsi que les taxes sur les importations d'acier et d'aluminium en provenance d'autres pays.

Ces annonces ont contribué au recul moyen de près de 7 % des actions aux États-Unis et en zone euro, et au repli de 12 % des valeurs de l'automobile et de l'acier, selon les économistes de la BCE.  

Les taux des obligations émises par les entreprises se sont également tendus au cours de l'année, ce qui est aussi lié aux tensions politiques en Europe et au resserrement monétaire en cours aux États-Unis.

L'étude de la BCE survient au lendemain des menaces de nouvelles sanctions américaines contre des produits chinois, si la rencontre entre les deux dirigeants cette semaine en marge du G20 n'aboutit pas à un accord.