L'inflation en Chine a ralenti en mai, en particulier grâce à une baisse des prix alimentaires, tandis que le recul des prix à la production continuait à s'atténuer, un signal encourageant pour l'activité industrielle en pleine morosité économique.

La hausse des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation dans la deuxième économie mondiale, s'est établie en mai à 2% sur un an, après 2,3% en avril et 2,3% en mars, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS).

Les analystes interrogés par Bloomberg News prévoyaient une hausse de 2,2%, alors que Pékin s'est fixé un objectif d'environ 3% pour l'ensemble de 2016.

Sur un mois, les prix à la consommation ont reculé de 0,5%.

«En début d'année, une vague de froid a frappé la plus grande partie de la Chine, affectant la production et le transport des légumes frais,» a expliqué Yu Qiumei, analyste chez NBS. «À mesure que les légumes frais de saison reviennent sur le marché, les prix sont revenus à la normale», a-t-il ajouté.

Une flambée des prix du porc, la viande la plus consommée en Chine, avait aussi nourri la hausse des prix ces derniers mois. Pour alléger cette pression, douze gouvernements locaux avaient puisé dans leurs réserves de viande de porc congelée pour accroître l'offre disponible sur le marché.

De son côté, l'indice qui mesure l'évolution des prix à la vente à la sortie d'usine (PPI) a reculé en mai de 2,8% sur un an, soit nettement moins que le repli de 3,4% enregistré en avril et que les prévisions des analystes interrogés par Bloomberg News (-3,2%).

Cet indice, en baisse pour le 51e mois consécutif, continue donc à modérer son repli, un signe réconfortant sur la demande en pleine morosité économique. En mars, le PPI avait reculé de 4,3% et en février de 4,9%.

«Nous prévoyons une amélioration du niveau des prix à la production durant les trimestres à venir à mesure que le recul des prix des marchandises continue à s'atténuer, et un retour en territoire positif d'ici à la fin de l'année semble à présent probable», remarquait Julian Evans-Pritchard de Capital Economics.

«Le résultat est qu'il est peu probable que l'inflation devienne un souci majeur pour les autorités cette année, leur permettant de se concentrer davantage sur des sujets brûlants comme la stabilité financière et les réformes structurelles», a-t-il ajouté.

La Chine est engagée dans un ambitieux rééquilibrage de son modèle économique vers le marché, la consommation intérieure et les services, mais la transition s'avère douloureuse et chaotique.

La croissance chinoise a glissé à 6,7% au premier trimestre, accentuant son ralentissement après être tombée en 2015 au plus bas depuis un quart de siècle (6,9%), poussant les autorités à intensifier leurs mesures de relance budgétaire, après de multiples assouplissements monétaires.