L'agence d'évaluation financière Moody's a indiqué vendredi qu'elle n'envisageait plus d'abaisser la note de la Russie, relevant une stabilisation de sa situation financière, une annonce aussitôt saluée par Moscou comme témoignant de l'efficacité de ses politiques économiques.

Moody's a relevé à stable, contre négative jusqu'alors, la note de la dette à long terme du pays, qui vit une crise économique depuis un an à cause de l'effondrement des cours du pétrole et des sanctions imposées en lien avec la crise ukrainienne.

Cette note avait été abaissée en février à «Ba1», passant ainsi dans la catégorie «spéculative» boudée des investisseurs, un revers pour Moscou qui avait dénoncé une «campagne antirusse».

Moody's explique sa décision par «la stabilisation des finances extérieures de la Russie à la suite de l'ajustement économique qui a permis de mitiger les effets de la chute des prix du pétrole sur les réserves de devises». Elle relève aussi que la probabilité d'un autre «choc intense» causé par de nouvelles sanctions internationales a diminué.

L'agence met en avant «la très forte solidité budgétaire du gouvernement», tempérée par «l'érosion de ses réserves à cause de la persistance de faibles prix du pétrole» et «le faible potentiel structurel de croissance».

Le ministre des Finances Anton Silouanov a aussitôt salué une annonce qui «reconnaît l'efficacité de la politique macroéconomique menée par la Russie, aussi bien monétaire que budgétaire».

«La Russie s'est dans l'ensemble adaptée aux nouvelles conditions extérieures, cependant cette adaptation n'est pas encore complète», a-t-il relevé, cité par les agences russes.

Le gouvernement a appliqué une politique budgétaire rigoureuse face à la récession, parvenant à maintenir le déficit sous contrôle malgré les faibles prix du pétrole et la nécessité de soutenir l'économie.

Lors de son adresse annuelle au parlement jeudi, le président Vladimir Poutine a appelé à maintenir sous les 3 % du produit intérieur brut le déficit du budget en 2016, «condition essentielle pour la stabilité macroéconomique et l'indépendance financière du pays».