La Banque centrale européenne (BCE) s'inquiète d'une augmentation des dangers pesant sur la conjoncture économique, mais veut se donner plus de temps pour évaluer la nature des risques avant toute nouvelle intervention, selon un document officiel publié jeudi.

Les gouverneurs de l'institution monétaire de Francfort ont estimé que les mouvements brutaux de marché récents «étaient un signe de risque accru et d'incertitudes plus grandes pour» l'économie, révèle le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de ce conseil, les 2 et 3 septembre.

Les marchés financiers avaient été soumis à de fortes turbulences au cours de l'été, sur fond d'inquiétudes autour de la crise grecque, puis d'un ralentissement de l'économie chinoise.

Pour autant, il y a eu un «large consensus» parmi les gouverneurs «quant au fait (...) qu'il est trop tôt pour se forger un jugement solide pour savoir si de tels développements pourraient avoir un impact sur l'économie de la zone euro et plus particulièrement sur les perspectives d'inflation», est-il ajouté.

En conséquence «plus de temps est requis pour avoir une meilleure compréhension des forces» qui animent les tendances actuelles et il est nécessaire de «trouver le bon équilibre entre le fait de reconnaître une augmentation des risques (...) tout en évitant les conclusions prématurées», a estimé une large majorité du conseil, selon ce document qui ne cite jamais aucun nom.

Ces informations rejoignent les propos du président de la BCE Mario Draghi, qui avait assuré à l'issue de la réunion début septembre que son institution était disposée à en faire plus pour soutenir les prix en zone euro. M. Draghi avait alors souligné «la volonté d'agir, l'état de préparation pour agir et la capacité à agir» du conseil des gouverneurs lors de sa réunion.

La BCE, dont la mission est d'assurer la stabilité des prix, a lancé un vaste programme de rachats de dette - principalement publique - à hauteur de 60 milliards d'euros par mois pour soutenir l'économie. Ce QE, acronyme anglo-saxon désignant ces rachats, a été conçu de manière à pouvoir en ajuster facilement «la taille, la composition et la durée», avait rappelé M. Draghi.