Les négociateurs européen et américain du projet d'accord bilatéral de libre-échange EU-USA se sont prévalus vendredi de progrès après une semaine de négociations à Bruxelles, au cours de laquelle ils n'ont toutefois pas abordé la question qui fâche du mécanisme d'arbitrage voulu par Washington «Nous avons travaillé cette semaine porté par un fort vent de volonté politique», s'est félicité le chef négociateur européen, Ignacio Garcia Bercero.

Il a relevé que durant cette dixième session de négociations à Bruxelles sur le Traité de commerce transatlantique (TTIP en anglais, TAFTA en français), les discussions avaient porté «sur presque tous les secteurs».

«Beaucoup reste à faire, mais l'accélération des discussions est un développement bienvenu», a relevé son alter ego américain, Dan Mullaney.

Tous deux ont souligné leur volonté d'arriver à un accord «ambitieux et équilibré» avant la fin, en janvier 2017, de l'administration de Barack Obama.

Mais ils ont reconnu n'avoir pas abordé le volet le plus controversé du projet d'accord, qui porte sur le mécanisme de protection des investissements désigné sous l'acronyme de ISDS.

«Nous sommes au courant des vigoureuses consultations européennes» sur ce dossier, «nous attendons une proposition de la Commission européenne», qui s'est engagé à mettre sur la table une formule de compromis a relevé M. Mullaney.

Les États-Unis se heurtent à ce sujet aux craintes des Européens de voir ce système d'arbitrage soumettre leurs États à la volonté des multinationales.

Le Parlement européen, dont l'aval sera nécessaire in fine à un accord, a réclamé le 8 juillet qu'un «nouveau système» remplace l'arbitrage privé envisagé.

Le traité transatlantique vise à créer la plus grande zone de libre-échange bilatéral au monde, en faisant tomber les barrières douanières et en réduisant les différences de réglementations.

Engagées en juillet 2013, les négociations devraient passer à la vitesse supérieure cet automne, a pour sa part estimé la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, dans une interview publiée vendredi au quotidien allemand des affaires Handelsblatt.