L'agence d'évaluation financière Standard and Poor's (SP) a abaissé lundi d'un cran la note de la Grèce à «CCC-», estimant que la décision d'Athènes de recourir à un référendum était un mauvais signal pour la «stabilité économique» du pays.

«La décision de la Grèce d'organiser un référendum sur la proposition des créanciers est un signe supplémentaire que le gouvernement Tsipras privilégiera la politique intérieure au détriment de la stabilité économique et financière (et) du paiement de la dette» détenue par les investisseurs privés, a estimé l'agence dans un communiqué.

Le gouvernement grec a annoncé samedi l'organisation d'un référendum le 5 juillet sur la poursuite du plan d'aide international, provoquant la rupture des négociations avec les créanciers du pays (FMI, Commission européenne et Banque centrale européenne).

S&P évalue à «50%» les risques de voir la Grèce quitter la zone euro et assure que sans «évolution favorable de la situation», le pays fera «inévitablement» défaut sur sa dette détenue par le secteur privé «dans les six mois».

Reléguée à «CCC-», la note de la Grèce n'est formellement plus qu'à quelques crans du défaut de paiement général.

S&P a assorti la nouvelle note d'une perspective négative, ajoutant qu'elle allait la dégrader de nouveau dans les «six prochains mois» en cas par exemple de manquement d'une échéance vis-à-vis des créanciers privés.

La note sera alors reléguée à «SD» (défaut sélectif), précise l'agence de notation.

La Grèce risque par ailleurs de faire défaut sur sa dette vis-à-vis du FMI mardi mais, dans leurs évaluations, les agences de notation ne prennent en compte que le risque entourant les obligations détenues par le secteur privé.

Fitch place quatre banques en «défaut partiel»

L'agence de notation financière Fitch Ratings a placé lundi en «défaut partiel» quatre grandes banques grecques à la suite de l'instauration d'un contrôle des capitaux dans le pays pour enrayer une fuite massive des capitaux et une panique bancaire.

«La dégradation de NBG (National Bank of Greece), Piraeus, Eurobank et Alpha reflète l'opinion de Fitch que ces banques ont échoué et auraient fait défaut si les contrôles de capitaux n'avaient pas été mis en place, au vu de la haute cadence des retraits des dépôts et de la décision de la BCE du 28 juin de ne pas relever le plafond des liquidités d'urgence (ELA) de la banque de Grèce», assure l'agence dans un communiqué.

Fitch ajoute que sa décision est fondée sur le fait que les restrictions sur les dépôts ont un impact «matériel» sur une partie des obligations matures de ces banques.

Un «défaut partiel» ou «restricted default» indique qu'un emprunteur est en situation de défaut sur une de ses obligations, sans pour autant se trouver dans une procédure de liquidation ou de faillite.

Jusqu'à présent les notes de solvabilité financière à long terme de ces quatre banques étaient à «CCC», suggérant que la possibilité qu'elles manquent une échéance n'était pas à exclure.

La décision de l'agence de notation est un coup dur pour des fonds d'investissement nord-américains qui ont pris des participations dans ces établissements en 2014.

Parmi eux, on compte le fonds du milliardaire John Paulson, Paulson & Co, BlackRock, Capital Group, Fidelity Management & Research ou encore Fairfax Holdings.