Le gendarme financier du Vatican, l'Autorité d'information financière (AIF), a annoncé vendredi dans son rapport annuel avoir reçu 147 signalements en 2014 sur de possibles transactions illégales.

Dans cette même année, l'AIF a transmis sept dossiers au procureur du Vatican, essentiellement pour des soupçons de fraude et d'évasion fiscale.

Les 147 signalements reçus dans l'année 2014 constituent «un nombre plutôt important», a reconnu M. Tommaso Di Ruzza, nouveau directeur de l'AIF, en présentant le rapport à la presse.

Ce total est plus contenu que le «pic» de 202 signalements enregistrés en 2013, année à partir de laquelle toutes les activités de l'Institut pour les oeuvres de religion (IOR, banque du Vatican) ont commencé à être contrôlées de manière systématique, et de nombreux comptes fermés, a-t-il relevé.

En 2014, l'AIF a eu 113 échanges d'informations (contre 81 en 2013) avec des organismes de contrôle de pays ayant signé un accord de coopération avec le Vatican, 20 à sa propre demande et 93 à la demande des partenaires extérieurs.

«Nous avons renforcé massivement notre coopération internationale», s'est félicité le président de l'AIF, le financier suisse René Brülhart, rappelant les protocoles d'accord signés avec des organismes de 13 nouveaux pays, dont la France, le Royaume-Uni et l'Australie, et avec les autorités régulatrices allemandes, luxembourgeoises et américaines.

Au premier trimestre 2014, l'AIF a conduit sa première inspection in situ à l'IOR pour vérifier ses mesures concrètes de lutte contre le recyclage de l'argent sale. «L'inspection n'a pas montré de dysfonctionnements fondamentaux», a conclu l'AIF.

Selon l'autorité financière, les déclarations de transferts de fonds transfrontaliers ont constamment diminué.

Pièce maîtresse dans le processus de modernisation et de transparence engagé par Benoît XVI et renforcé par François au sein des finances vaticanes, longtemps marqué par l'opacité et les scandales, l'AIF a été instituée en décembre 2010 et a rallié le groupe Egmont, réseau informel d'intelligence financière au service des gouvernements.

L'IOR, chargé de gérer principalement les comptes du clergé et des congrégations, a annoncé lundi avoir enregistré en 2014 une amélioration considérable de son bénéfice net, passé de 2,9 millions d'euros à 69,3 millions d'euros.

La valeur totale des avoirs confiés à l'IOR par ses clients a augmenté légèrement à 6 milliards d'euros en 2014. Il comptait au 31 décembre 2014 15 181 clients, tandis que 4614 comptes ont été fermés depuis mai 2013.