Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que les finances publiques du Royaume-Uni resteront en déficit au moins jusqu'en 2020, n'en déplaise aux promesses des conservateurs comme des travaillistes à trois semaines des élections.

Dans son rapport semestriel sur les budgets des États, publié avant sa traditionnelle grande réunion du printemps à Washington, le FMI a estimé que le déficit public du Royaume-Uni continuerait de décliner dans les années à venir, passant de l'équivalent de 4,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2015 à moins de 1% dès 2018.

Mais il a ajouté que les finances britanniques resteraient dans le rouge, bien que de façon beaucoup plus modérée, au moins jusqu'en 2020, année où le déficit public pourrait atteindre 0,3% d'après ses prévisions.

«Du côté des dépenses, au vu des incertitudes entourant les élections de mai, la consolidation budgétaire devrait être un peu moins rapide pour l'année budgétaire 2016-2017 et au-delà», par rapport à ce que le gouvernement britannique a prévu dans son dernier budget adopté en mars, a souligné le FMI.

Les deux principaux partis politiques britanniques, les conservateurs (droite) du premier ministre David Cameron et les travaillistes (centre-gauche) de son principal opposant Ed Miliband, ont tous deux promis cette semaine d'en finir avec le déficit budgétaire au cours de la prochaine législature (2015-2020).

Dans leur programme électoral présenté mardi, les conservateurs ont promis, s'ils remportent les élections du 7 mai et restent aux affaires, de dégager un excédent à partir de l'année budgétaire d'avril 2018 à mars 2019, ce qui constituerait une première pour le pays depuis 18 ans.

Le manifeste des travaillistes, présenté lundi, ne fixe pour sa part aucune date précise pour parvenir à cet objectif. Mais il promet en cas de victoire électorale de «réduire le déficit chaque année et équilibrer les comptes dès que possible pendant la législature».

Conservateurs et travaillistes sont au coude-à-coude dans les sondages, autour de 34% des intentions de vote, et le suspense est total quant à l'identité du futur Premier ministre.

Faute a priori de majorité absolue, ils auront besoin d'alliés pour gouverner, que ce soit à gauche du côté des Verts ou du parti national écossais (SNP), au centre avec les Libéraux-Démocrates ou encore avec la droite populiste Ukip.