Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a exclu un «accident» financier par défaut de la Grèce et s'est dit prêt à «repousser certaines promesses électorales» pour redonner confiance à ses partenaires européens.

«Nous avons constitué des provisions nécessaires pour nous assurer qu'il n'y aura pas d'accident», a indiqué à des journalistes le ministre grec après une réunion vendredi de dirigeants économiques et financiers dans le nord de l'Italie.

Il a ajouté que les créanciers internationaux de la Grèce «feront sans doute leur part» pour éviter une telle situation, selon une vidéo diffusée à l'issue de cette réunion à Cernobbio, près du lac de Côme

Un accord a été trouvé fin février entre la Grèce et ses créanciers (UE, BCE et FMI) pour prolonger jusqu'à fin juin son programme de financement en échange de réformes..

Mais la Grèce se trouve confrontée jusqu'à l'été à une restriction de trésorerie en raison de la non-délivrance des prêts promis par l'UE et le FMI à Athènes.

Par ailleurs, selon M. Varoufakis cité par le quotidien Corriere della Sera, le gouvernement de gauche radicale est prêt «à repousser l'application de certaines promesses électorales» pour redonner confiance à ses partenaires européens.

«Nous ne sommes pas des populistes, nous n'avons pas promis des choses irréalisables», a-t-il déclaré, ajoutant «nous sommes prêts à repousser l'application de certains engagements électoraux si cela s'avère nécessaire à donner la confiance à nos partenaires», sans préciser quelles pourraient être ces promesses électorales retardées.

«Nous avons un programme qui a une durée de quatre ans», a précisé M. Varoufakis.

«Nous voulons rembourser notre dette jusqu'au bout. Mais nous demandons à nos partenaires de nous aider pour relancer la croissance en Grèce. Plus rapide sera la stabilisation de notre économie, plus rapide sera le rythme de notre remboursement», a assuré le ministre grec.

M. Varoufakis a expliqué que son idée était de «convertir la dette en des obligations indexées sur le taux de croissance. Plus la Grèce se redresse plus elle se trouve en condition de rembourser les prêts», a-t-il dit.

Il a cependant exclu catégoriquement la recherche d'une solution en dehors du périmètre européen.

«Il n'y a pas de solution alternative, nous ne demanderons pas l'aide à l'extérieur. Nous cultivons de bons rapports avec la Russie, la Chine et d'autres pays. Mais le notre est un problème européen que nous résoudrons à l'intérieur de notre famille européenne», a conclu M. Varoufakis.