Berkshire Hathaway, le conglomérat du très respecté investisseur américain Warren Buffett, a levé 3 milliards d'euros jeudi pour sa première émission obligataire en zone euro, a-t-on appris de sources bancaires à New York.

Le groupe du «sage d'Omaha», maître à penser de la finance américaine, profite ainsi des taux d'intérêt quasi nuls au sein de l'Union monétaire européenne.

Selon les sources qui ont requis l'anonymat, l'opération comprend des obligations avec trois échéances distinctes: l'une de 750 millions d'euros avec une maturité de huit ans au taux de 0,75%, la deuxième de 1,25 milliard d'euros d'une maturité de 12 ans au taux de 1,125% et la troisième de 1 milliard d'euros à 20 ans au taux de 1,625%.

Les titres de dette émis ont reçu la notation «Aa2» chez Moody's Investors Services et «AA» chez Standard & Poor's. Ces notes font partie des meilleures sur les échelles de notation respectives des deux grandes agences de notation, chargées d'évaluer la capacité de remboursement de l'emprunteur.

Le holding de M. Buffett a mandaté quatre banques dont les Américaines Bank of America, Goldman Sachs et Wells Fargo et l'Européenne Deutsche Bank, selon ces sources.

Warren Buffett est le dernier nom en date des milieux d'affaires américains à profiter de l'argent bon marché en zone euro après les groupes agroalimentaires Coca-Cola, Mondelez et Kellogg ou encore le géant de l'informatique Apple.

Les taux d'intérêt sont au plus bas en zone euro du fait de l'action de la Banque centrale européenne (BCE) qui tente de relancer l'économie, notamment par un ambitieux programme de rachat de dette qui va débuter la semaine prochaine.

Du coup, les investisseurs se ruent sur le marché obligataire et notamment sur les titres jugés comme les plus sûrs.

Des obligations émises à de faibles taux permettent aux entreprises de réduire entre autres le coût de leur endettement.

Selon la presse américaine, Berkshire Hathaway n'a pas encore décidé de ce qu'il va faire de cet argent frais, mais Warren Buffett a déjà dit qu'il souhaitait effectuer des acquisitions en Europe. Récemment, il affirmait toutefois n'avoir pas encore trouvé de cible à son goût après le rachat en février du fabricant allemand d'équipements et accessoires pour motos Detlev Louis Motorrad pour 400 millions d'euros.