Les investissements chinois à l'étranger ont bondi de 14,1% en 2014, dépassant pour la première fois la barre des 100 milliards de dollars, selon des chiffres officiels publiés vendredi, alors qu'à l'inverse les investissements étrangers en Chine se tassaient de façon marquée.

Contrairement aux attentes initiales du gouvernement, le total des investissements chinois à l'étranger n'a pas dépassé le volume des IDE en 2014, mais de l'avis de Zhong Shan, vice-ministre du Commerce, ce n'est désormais qu'une question de temps.

«Sur leur dynamique actuelle, les investissements hors de Chine vont continuer à croître bien plus rapidement que le recours aux IDE (investissements directs étrangers) dans le pays, ce qui fera en peu de temps de la Chine un investisseur net, un tournant historique», a-t-il souligné à l'occasion d'un point-presse.

Hors secteur financier, les investissements chinois à l'étranger ont atteint l'an dernier 102,9 milliards de dollars, alors que les entreprises renforçaient leurs acquisitions, notamment dans les secteurs de l'énergie, des exploitations minières ou agricoles, mais aussi des services et du tourisme.

Ces investissements à l'étranger avaient déjà grimpé de presque 17% (à 90,17 milliards USD) en 2013, à l'unisson des encouragements vigoureux de Pékin, soucieux de s'assurer des approvisionnements de matières premières et des débouchés commerciaux pour la deuxième économie mondiale.

Dans le même temps, les investissements directs étrangers (IDE) en Chine, également calculés hors secteur financier, ont progressé l'an dernier de seulement 1,7%, totalisant 119,6 milliards de dollars, a précisé le ministère du Commerce dans un communiqué.

C'est un fort ralentissement par rapport à la hausse de 5,3% enregistrée l'année précédente, qui faisait suite cependant à un repli en 2012.

Sans fournir de détails sur les destinations des investissements chinois, le vice-ministre a cependant précisé que les investissements vers l'Union européenne (UE) avaient «pratiquement triplé» en 2014, tandis que ceux vers les États-Unis avaient gonflé de 23,9%.

Il s'agit des deux premiers partenaires commerciaux de la Chine.

De son côté, le tassement des IDE est à l'unisson du fort ralentissement de la croissance économique chinoise, sur fond de morosité du secteur manufacturier, de marasme du marché immobilier et de faiblesse de la demande intérieure.

La tendance reflète aussi le renchérissement croissant du coût du travail dans le pays -- ce qui rend plus attractifs des pays d'Asie du Sud-Est--. Les salves d'enquêtes «anti-monopoles» lancées par Pékin ont également été de nature à refroidir les investisseurs.

Sur l'année, les investissements américains en Chine ont chuté de 20,6% (à 2,66 milliards de dollars), et ceux en provenance de l'Union européenne ont trébuché de 5,3% (à 6,85 milliards).