Le régulateur britannique a entamé des négociations avec six grandes banques internationales pour régler un scandale de manipulation sur le marché des changes, qui pourrait coûter plus d'un milliard de livres (1,8 milliard de dollars CAN) à ces établissements, a rapporté le Financial Times vendredi.

D'après le quotidien des milieux d'affaires citant des sources proches du dossier, l'Autorité de conduite financière (FCA) a débuté des pourparlers avec les banques britanniques Barclays, HSBC et Royal Bank of Scotland, américaines Citigroup et JPMorgan Chase et suisse UBS. Un règlement négocié, qui pourrait être annoncé en bloc, est espéré d'ici à la fin de l'année.

La FCA n'a souhaité faire aucun commentaire.

Plusieurs grands établissements financiers ont suspendu des cambistes dans le cadre de cette affaire de manipulation présumée, qui intervient après celle du taux interbancaire Libor qui avait éclaté en 2012.

Dans ce nouveau scandale, les enquêteurs britanniques soupçonnent une entente illicite entre des cambistes, qui auraient utilisé des forums de discussion sur internet et des messageries instantanées pour se concerter afin d'influencer en leur faveur le taux de référence quotidien WM/Reuters.

Une enquête pénale a été ouverte à ce sujet au Royaume-Uni, distincte de l'enquête réglementaire de la FCA. La Grande-Bretagne est particulièrement concernée par cette affaire car 40% des échanges de devises -5300 milliards de dollars de transactions par jour- passent par la City de Londres, aussi les autorités y sont-elles soucieuses d'agir pour préserver la réputation de cette place financière.

Jeudi, le gouvernement a ainsi annoncé qu'il souhaitait étendre non seulement au marché des changes, mais aussi à ceux des matières premières et à d'autres indices de référence les sanctions pénales adoptées pour réguler le Libor. Cette nouvelle législation, adoptée en juin, permet d'envoyer les fautifs en prison.

Les investigations sur d'éventuelles manipulations du marché des changes sont toutefois loin de se limiter au seul Royaume-Uni et se sont étendues à d'autres pays, comme la Suisse, l'Allemagne et les États-Unis.