L'impact économique d'Ebola pourrait être «catastrophique» dans les trois pays foyers de l'épidémie (Sierra Leone, Guinée, Liberia) en raison principalement d'un «facteur peur» qui paralyse l'activité, a mis en garde la Banque mondiale (BM) mercredi.

«Si le virus continue de se propager dans les trois pays les plus durement affectés (...), son impact économique pourrait être multiplié par huit, infligeant un choc catastrophique à des États déjà fragiles», indique un rapport de l'institution, pointant également les risques de crise alimentaire.

Selon les calculs du BM, le produit intérieur brut cumulé du Liberia, de la Guinée et de la Sierra Leone pourrait être amputé de 359 millions de dollars en 2014 et de 809 millions en 2015 si l'épidémie n'est pas contenue.

Dans ce dernier scénario, la croissance économique chuterait l'année prochaine de 11,7 points de pourcentage au Liberia et de 8,9 points en Sierra Leone, au risque de faire plonger ces deux pays pauvres en récession.

«L'impact économique le plus important de la crise ne résulte pas de ses coûts directs (mortalité, morbidité, soins de santé, pertes des jours de travail), mais d'une réaction de panique alimentée par la peur de la contagion», indique la Banque mondiale.

Ce «facteur peur» a déjà été responsable de la quasi-totalité de l'impact économique de précédentes épidémies mondiales (SRAS, fièvre H1N1...), souligne l'institution qui appelle la communauté internationale à mobiliser «plusieurs milliards de dollars» pour contenir l'épidémie.

Le président américain Barack Obama a appelé mardi «à agir vite» face à l'épidémie d'Ebola qui a tué plus de 2460 personnes sur près de 5000 cas détectés, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).