Alors que le nombre de demandeurs d'emploi a légèrement baissé en Espagne au premier trimestre, l'Institut national de la statistique (Ine) a calculé jeudi que près de 500 000 d'entre eux ont désormais renoncé à chercher un travail.

L'Ine a baptisé ce collectif les «inactifs découragés», le définissant comme les «personnes qui ne cherchent pas d'emploi car elles croient qu'elles ne vont pas en trouver, mais qui sont disponibles pour travailler».

Leur nombre a bondi de 21,3% au cours des trois dernières années, atteignant 483 600 personnes à fin mars, estime l'Institut dans un rapport analysant l'évolution récente de la population active.

Après une forte hausse entre le premier trimestre 2011 et le troisième trimestre 2012 (presque 75 000 personnes en plus), il suit désormais «une tendance relativement stable», explique l'Ine, qui précise que «cet 'effet découragement' se concentre spécialement chez les plus de 55 ans».

Plus largement, l'organisme souligne la «baisse ininterrompue du nombre d'actifs depuis le maximum atteint au troisième trimestre 2012» (23,5 millions). Fin mars, le pays ne comptait plus que 22,9 millions d'actifs.

Principal facteur d'explication, selon l'Ine: «la diminution de la population en âge de travailler», avec une natalité en berne et une population vieillissante, donc toujours plus de départs en retraite.

Autre grand motif, «la diminution du nombre d'étrangers résidents dans notre pays»: la population en Espagne a baissé en 2013 pour la deuxième année consécutive, à 46,7 millions de personnes, après le départ de nombreux résidents étrangers, surtout les Britanniques, Équatoriens et Colombiens.

Les économistes font aussi remarquer les départs d'Espagnols à l'étranger pour y tenter leur chance, un phénomène surtout répandu chez les jeunes, alors que les moins de 25 ans sont touchés par un chômage de 55,5%.

La quatrième économie de la zone euro comptait fin mars 5 933 300 chômeurs, soit 2300 de moins qu'il y a trois mois, ce qui pourrait être le signe d'un début de changement de tendance à la faveur de la reprise économique.

Mais cette infime baisse du nombre de demandeurs d'emploi a été totalement effacée par le recul de la population active (187 000 personnes en moins sur le trimestre), ce qui a gonflé mécaniquement le taux de chômage.

Ce dernier est ainsi passé de 25,73% fin décembre à 25,93% fin mars.