Le nombre de personnes inscrites au chômage en Espagne a légèrement baissé en mars (-0,35%), mais reste à des niveaux record, à 4,8 millions, a annoncé mercredi le ministère de l'Emploi, sur fond de timide reprise économique.

La quatrième économie de la zone euro, qui peine à sortir de la crise précipitée par l'explosion de la bulle immobilière en 2008, a recensé sur le mois de mars 16 620 demandeurs d'emploi de moins qu'en février.

Sur un an, l'Espagne enregistre 239 773 personnes de moins sur les listes du chômage, soit une baisse de 4,75%.

L'Institut national de la statistique (INE), qui comptabilise la population recherchant activement un emploi et dont le chiffre fait référence, avait lui fait état le 23 janvier d'une nouvelle hausse au dernier trimestre 2013, à 26,03% de la population active.

En données corrigées des variations saisonnières, le nombre de chômeurs baisse de 17 000 personnes, «soit le plus fort recul pour un mois de mars en 10 ans», souligne le ministère.

Le chômage baisse notamment chez les jeunes de moins de 25 ans: en mars, ils étaient 48 027 de moins (-10%) qu'un an plus tôt à être inscrits au chômage. Selon l'Ine, le chômage des jeunes au troisième trimestre s'élevait à 54,39%.

Mais l'évolution des chiffres reste toutefois en dents de scie. En février, le chômage avait enregistré un très léger recul (-0,04%), après une hausse (+2,41%) en janvier et un fort recul en décembre.

Selon un rapport de l'organisation caritative Caritas publié le 27 mars, 1,5 million de foyers vivaient dans l'exclusion sociale en Espagne en 2013, contre 900 000 en 2007, avant que le pays ne plonge dans la crise économique qui a fait bondir le chômage à des taux record.

L'Espagne a renoué avec une timide croissance depuis le troisième trimestre 2013 (+0,2%). Le gouvernement prévoit désormais une croissance du PIB de 1% en 2014 et 1,5% en 2015, jugée toutefois insuffisante par de nombreux spécialistes pour une forte réduction du chômage.

La Banque d'Espagne anticipe un recul du chômage à 25% en 2014, puis à 23,8% en 2015.

Le déficit public a atteint 7,08% en 2013, au-dessus de l'objectif des 6,5%, en comptant les 41,3 milliards d'euros du plan de sauvetage à son secteur bancaire dont le pays est sorti en janvier.