L'eusko, monnaie locale basque lancée afin de «relocaliser l'économie», fête vendredi sa première bougie et est devenue en l'espace d'un an «la première monnaie locale de France», a indiqué Dante Edme-Sanjurjo, co-président de l'association qui pilote le projet.

«Tant en nombre de commerçants que de masse monétaire en circulation, l'eusko est aujourd'hui la première monnaie locale de France», tant en termes de liquidés en circulation que d'entreprises ou associations utilisatrices, a déclaré à un correspondant de l'AFP Dante Edme-Sanjurjo, qui co-préside l'association Euskal Moneta-La monnaie locale du Pays basque.

L'association revendique en effet 245 124 euskos en circulation à ce jour, plus de 500 entreprises et associations adhérentes et quelque 2700 utilisateurs.

Lancée le 31 janvier 2013 au Pays basque français, sur la base de la parité avec l'euro, cette monnaie complémentaire vise, selon ses promoteurs, à «relocaliser l'économie» en favorisant les échanges sur un même territoire.

«L'eusko est écologiquement intéressant car il réduit les transports, mais aussi socialement, avec la défense des emplois locaux», précise Dante Edme-Sanjurjo. Les entreprises et associations adhérentes au réseau s'engagent également à promouvoir la langue basque au sein de leurs structures.

Initié par des «militants de la langue basque et de l'écologie», le projet se serait aujourd'hui élargi à d'autres publics : «Nous avons fait une étude sur les raisons de l'adhésion des personnes: on a réussi à toucher des gens de tous bords, au-delà du cercle militant», se félicite Dante Edme-Sanjurjo.

Monnaies complémentaires, les monnaies locales sont des moyens de paiement qui ne sont pas émis par un gouvernement national et sont destinés à n'être échangés que dans une zone restreinte. Leur statut légal est proche des bons d'achat et des titres-restaurant.

On compte 2500 expériences de monnaies locales dans le monde, une vingtaine en France.