L'euro repartait à la baisse vendredi face à un dollar aidé par un regain des craintes d'une intervention militaire en Syrie et des spéculations sur la diminution prochaine des mesures d'aides de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'économie des États-Unis.

Vers 16 h GMT (12 h à Montréal), l'euro valait 1,3198 dollar, contre 1,3241 dollar jeudi à 21 h GMT. L'euro est tombé vendredi vers 15 h 10 GMT (11 h 10  à Montréal) à 1,3174 dollars, son plus bas niveau en cinq semaines.

La monnaie unique européenne reculait également face à la devise japonaise, à 129,60 yens contre 130,18 yens la veille au soir.

Le dollar aussi se repliait face à la devise nippone, à 98,19 yens contre 98,32 yens jeudi.

Le reflux des craintes d'une frappe militaire imminente sur la Syrie calmait la nervosité des cambistes vendredi, «mais dans l'ensemble, le marché reste prudent», commentait Ishaq Siddiqi, analyste chez ETX Capital.

En effet, la menace d'une intervention occidentale en Syrie semblait désormais moins imminente, en raison des hésitations politiques et des réticences dans l'opinion publique.

Le chef du Pentagone, Chuck Hagel, a toutefois déclaré vendredi que les États-Unis recherchaient toujours «une coalition internationale» pour répondre à l'attaque présumée à l'arme chimique du régime de Damas sur des civils, au lendemain du rejet par le parlement britannique de toute intervention militaire unilatérale en Syrie.

Ces derniers jours, les inquiétudes sur la Syrie avaient poussé les cambistes à chercher refuge auprès de valeur qu'ils estiment sûres, comme l'or et le dollar.

Par ailleurs, le billet vert avait été soutenu jeudi par des indicateurs encourageants sur la vigueur de la reprise économique des États-Unis.

La croissance économique des États-Unis a été revue en nette hausse jeudi pour le deuxième trimestre (avril à juin), à +2,5% en rythme annualisé, témoignant d'une solide progression par rapport à la première estimation officielle (+1,7%).

Sur le front du chômage, les nouvelles inscriptions de demandeurs d'emploi ont reculé, conformément aux attentes des analystes, à 331.000 pour la semaine close le 24 août.

Ces chiffres «ont permis d'ancrer plus profondément les attentes d'une diminution (des mesures d'aides) de la Fed (Réserve fédérale américaine) mais le rapport sur l'emploi et le chômage attendu la semaine prochaine est bien plus important» pour évaluer la santé de la première économie mondiale, tempérait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.

Les cambistes attendaient en effet la publication le 9 septembre du rapport officiel mensuel sur l'emploi et le chômage aux États-Unis.

La banque centrale américaine fait de la baisse du chômage américain l'élément clef pour un resserrement de sa politique monétaire.

La Fed injecte actuellement 85 milliards de dollars par mois dans le système financier américain via des rachats d'actifs pour tenter de vivifier la reprise, ce qui a également pour effet d'éroder la valeur du dollar.

Vers 16 h GMT, la livre britannique progressait légèrement face à l'euro, à 85,31 pence pour un euro, mais reculait face au dollar, à 1,5470 dollar pour une livre.

La devise helvétique montait face à l'euro, à 1,2292 franc suisse pour un euro, et restait presque stable face au dollar, à 0,9313 franc suisse pour un dollar.

L'once d'or a terminé à 1394,75 dollars au fixing du soir contre 1407,75 dollars jeudi.

La devise chinoise a fini à 6,1203 yuans pour un dollar contre 6,1204 yuans la veille.