Plusieurs indicateurs macroéconomiques donnent mercredi les signaux d'un timide redémarrage économique au printemps et à l'été, reprise sur laquelle s'appuierait bien le gouvernement juste avant les débats houleux de la rentrée sur le budget 2014 ou les retraites.

Dans sa première prévision pour le troisième trimestre, la Banque de France estime mercredi que le produit intérieur brut devrait poursuivre la molle lancée amorcée selon son pronostic au deuxième trimestre, en progressant de 0,1%, après 0,2%.

Si elle se montre un tout petit peu plus optimiste que l'Insee qui prévoyait fin juin une stagnation au troisième trimestre après un mini-rebond de 0,2% au deuxième, la Banque de France estime donc que la France pourrait s'extirper de justesse de la récession technique dans laquelle elle est entrée fin 2012 et début 2013.

La plupart des économistes s'accordent cependant à dire que si proche de zéro, d'aussi faibles écarts, en positif ou en négatif, n'ont que peu de portée: l'activité économique en 2013 devrait rester atone comme elle l'a été en 2012.

L'Insee table d'ailleurs sur une récession de 0,1% sur l'ensemble de l'année.

Mais alors que les chiffres du commerce extérieur et ceux de la production industrielle connaissent un frémissement, le gouvernement, qui a conservé sa prévision de croissance de +0,1%, souhaite y voir l'amorce d'une reprise pour 2014.

Évoquant de «nouveaux signes encourageants de reprise» en France comme dans la zone euro, le ministre de l'Économie Pierre Moscovici a réagi en souhaitant, dans un communiqué, «transformer cette amélioration progressive en 2013 en reprise durable en 2014».

Il a pour cela  appelé à «la coordination des politiques économiques au sein de l'union économique et monétaire, ce qui passe par des politiques budgétaires, de compétitivité et de soutien à la demande intérieure qui tiennent compte des situations économiques et extérieures de chaque État membre».

«Le commerce extérieur constituera un moteur important de la croissance en 2014», a de son côté affirmé la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq dans les colonnes des Échos, citant «la sortie progressive de récession de la zone euro et en particuler l'amélioration attendue de la situation en Italie et en Espagne qui vont nous permettre de retrouver nos partenaires commerciaux naturels».

Le déficit commercial de la France s'est réduit en juin à 4,4 milliards d'euros, soit son niveau le plus faible depuis juillet 2010. Cette évolution tient au lent redémarrage des exportations et surtout, selon le service des Douanes à un «net repli» des importations, «principalement lié à une baisse des approvisionnements en hydrocarbures naturels».

Reste à savoir si la consommation intérieure, qui tire traditionnellement la croissance en France, va continuer de marquer le pas, comme elle l'a fait en juin, selon l'Insee (-0,8%).

Le secteur manufacturier donne également quelques bons signaux pour le printemps et l'été.

L'indice PMI publié jeudi dernier par le cabinet Markit montre une reprise de la croissance de la production industrielle en juillet pour la première fois après 16 mois de contraction.

La Banque de France fait mercredi un constat similaire, assurant que «la plupart des secteurs progressent ou se maintiennent», sauf l'automobile et le caoutchouc-plastiques qui reculent, selon les chefs d'entreprises interrogés pour qui l'activité devrait légèrement augmenter en août.

L'Insee a de son côté observé un net rebond de la production industrielle en avril (+2,2%) suivi d'un repli - mais plus faible qu'attendu - en mai (-0,4%).

Lundi, l'indice composite PMI sur l'activité globale du secteur privé (industrie+services) montrait que celle-ci continuait certes de ralentir en juillet mais à son rythme le plus faible depuis 17 mois.

«On a dit que j'avais été trop optimiste le 14 juillet en disant qu'il y avait un début de reprise (...) Pour l'instant, et je suis prudent, ce qu'on a, au plan national et européen, c'est qu'il y a quelque chose qui se passe (...). Nous devons tout faire pour accompagner ce mouvement», a déclaré mardi le président François Hollande lors d'un déplacement à la Roche-sur-Yon.