Le gouvernement portugais espère favoriser l'emploi et relancer son économie en berne depuis que le pays est sous assistance financière internationale, grâce notamment à «un super crédit d'impôt» pour les sociétés, a annoncé jeudi le ministre des Finances.

«Le moment des investissements est arrivé», a affirmé Vitor Gaspar, lors d'une conférence de presse aux côtés du ministre de l'Économie, Alvaro Santos Pereira, au cours de laquelle il a dévoilé un ensemble de mesures pour favoriser la croissance.

L'une des mesures phares de ce programme prévoit un crédit d'impôt pour les sociétés, pouvant atteindre les 20%, pour des investissements jusqu'à 5 millions d'euros réalisés au second semestre de cette année.

«L'impôt sur les sociétés, pour des entreprises qui investissent en 2013, pourront s'élever à 7,5%», contre un taux de 25% actuellement, a expliqué Paulo Nuncio, secrétaire d'État aux Affaires fiscales.

«Cette mesure sans précédent», selon M. Gaspar, doit favoriser «la création d'emplois chez les jeunes, ce qui est une priorité du gouvernement et de l'Europe».

Le ministre portugais, qui a aussi annoncé un accord de coopération avec la banque publique allemande KfW pour soutenir financièrement les entreprises portugaises, a indiqué qu'une réforme de l'impôt sur les sociétés, qui devrait entrer en vigueur à partir de 2014, était à l'étude. L'objectif, a-t-il dit, est de «le rendre plus moderne, plus compétitif et plus stable de manière à rassurer les investisseurs».

Le Portugal, qui met en oeuvre depuis deux ans un exigeant programme de rigueur en échange d'une aide financière de l'UE et du FMI, traverse une grave crise avec une économie en récession depuis 2011.

Au premier trimestre, l'activité économique s'est contractée de 3,9% sur un an, tandis que le chômage a atteint le taux record de 17,7%, touchant particulièrement les jeunes.

La mise en oeuvre du programme imposé par les créanciers «est cruciale pour gagner la confiance des investisseurs», a souligné le ministre ajoutant en outre avoir obtenu l'aval des créanciers du Portugal pour l'application de ces nouvelles mesures qui devraient permettre au pays de croître dès la fin 2013.

«À l'issue de deux années d'ajustement, l'économie a des bases structurelles plus solides, un système financier plus stable et des finances publiques plus équilibrées», s'est félicité M. Gaspar.