La Banque d'Angleterre (BoE) a estimé mercredi que la croissance de l'économie britannique restait «faible et irrégulière» mais qu'elle devrait «se renforcer au cours de cette année», plus que précédemment attendu, dans son rapport trimestriel sur les perspectives de l'économie et de l'inflation.

Selon la banque centrale britannique, la croissance va être aidée dans les mois à venir par les rachats d'actifs déjà effectués ainsi que par les mesures d'aides au crédit qu'elle a mises en place avec le gouvernement britannique, mais «le principal risque pour la reprise continue de provenir de l'étranger», et notamment de la crise économique persistante en zone euro.

«Il y a du changement bienvenu dans les perspectives de l'économie», a déclaré le gouverneur de la BoE Mervyn King, qui présentait mercredi à la presse son dernier rapport trimestriel à la tête de l'institution alors que son deuxième mandat s'achève fin juin.

«Les prévisions (de la BoE présentées dans le rapport) font état d'une croissance un peu plus forte et d'une inflation un peu plus faible que nous l'attendions il y a trois mois», a relevé M. King, qui a souligné que c'était la première fois depuis le début de la crise financière qu'il pouvait tenir de tels propos.

Le pays est parvenu à échapper, de justesse, à une troisième récession depuis le début de la crise en 2008 grâce à une croissance de 0,3% au premier trimestre, meilleure que prévu, après la contraction de l'économie de 0,3% enregistrée au quatrième trimestre 2012, ce qui a atténué la pression qui pèse sur la BoE pour qu'elle agisse de nouveau afin de stimuler la croissance.

Selon les prévisions de la BoE, la croissance devrait parvenir à se poursuivre au deuxième trimestre 2013, alors qu'elle craignait dans son rapport de février de la voir caler à cette période.

«Mais ce n'est pas le moment d'être trop confiant: il faut persévérer pour s'assurer (de la poursuite) de la reprise et pour faire baisser le chômage», a prévenu M. King, qui doit être remplacé par le Canadien Mark Carney.

Mais comme dans son précédent rapport, la BoE a estimé en mai que la croissance allait «rester faible» et «sous son niveau d'avant crise pendant encore environ une autre année».

La croissance ne devrait d'ailleurs pas retrouver le seuil de 2% avant courant 2014, comme la BoE le prévoyait déjà il y a trois mois.

L'institution a en outre estimé qu'elle voyait l'inflation rester au-dessus du niveau cible de 2% «pour la majeure partie des deux années à venir», du fait notamment de «la récente dépréciation de la livre sterling».

Mais, selon la banque centrale, l'inflation pourrait désormais retomber sous 2% au cours du deuxième trimestre 2015 et non plus début 2016 comme estimé en février.

L'inflation devrait tout de même enregistrer un pic à plus de 3% cet été.

Dans ce contexte, même si les modifications dans les prévisions sont minimes, elles impliquent qu'«il est peu probable qu'une nouvelle dose de stimulus monétaire soit annoncée dans les mois à venir» mais la porte à plus de rachats d'actifs reste ouverte, a estimé Samuel Tombs, économiste chez Capital Economics.

En mars 2009, la BoE avait lancé un programme de rachats d'actifs --dit d'«assouplissement quantitatif»-- couplé à un abaissement de son taux directeur au niveau historiquement bas de 0,50%, afin d'aider une économie britannique alors en profonde récession.

Le montant total (375 milliards de livres sterling, 443 milliards d'euros) du programme avait été relevé en juillet 2012 de 50 milliards de livres, une tranche épuisée début novembre.