L'atmosphère de crise est terminée, mais ce n'est pas une raison de reprendre ses vieilles habitudes.

C'est le message qu'ont lancé samedi les hauts responsables de la finance mondiale à la clôture du Forum économique mondial à Davos, en Suisse.

Ils ont averti les gouvernements de ne pas laisser leur soulagement sur l'amélioration de la conjoncture économique se transformer en laisser-aller sur les réformes que plusieurs veulent voir pour appuyer la reprise économique incertaine.

Dans une discussion sur les prévisions économiques, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a appelé les gouvernements à ne pas se laisser aller.

La reprise économique «fragile et timide» entrevue dans les prévisions du FMI dépend de bonnes décisions prises par les dirigeants de grosses économies d'Europe, et des États-Unis et du Japon, a prévenu Mme Lagarde.

Le rassemblement de 2500 gens d'affaires et de leaders politiques et du monde de la finance à Davos a eu lieu cette année dans une ambiance beaucoup plus positive que l'an dernier.

Les craintes sur l'avenir de l'euro sont maintenant apaisées et les États-Unis ont évité le «précipice fiscal» qui menaçait de replonger l'économie mondiale en récession.

Maintenant, les craintes sont plutôt que les gouvernements ne mettent pas en place les mesures pour améliorer la croissance et réduire la dette, proposées par plusieurs institutions, dont le FMI.

L'organisme international estime que l'économie mondiale croîtra d'environ 3,5 % cette année, légèrement mieux que le 3,2 % de l'année dernière. Cette amélioration est toutefois inégale: la zone euro et la Japon sont en récession, mais l'économie américaine est en croissance, et des économies émergentes comme la Chine se développent beaucoup plus rapidement.

Les pays industrialisés se remettent toujours du choc de la crise financière, qui a commencé en 2007 lorsque les banques américaines ont dévoilé des pertes importantes liées à des hypothèques données à des gens au crédit instable. L'économie mondiale est ensuite plongée dans la récession la plus profonde depuis la Deuxième Guerre mondiale, et la reprise n'a pas été spectaculaire.

Tout comme l'an dernier, les participants au sommet se sont penchés particulièrement sur les problèmes de dette des 17 pays européens qui utilisent l'euro.