Le gouvernement Marois rencontrera vendredi les membres de la «société civile» et du patronat pour dévoiler certains détails des négociations sur l'Accord Canada-Europe.

«On a l'impression qu'il y a plus d'information qui peut être dévoilée que ce qui a été fait jusqu'à maintenant, en protégeant bien sûr les stratégies de négociation et un certain nombre de confidences faites par d'autres négociateurs», a indiqué ce matin le ministre des Relations internationales et du Commerce extérieur, Jean-François Lisée. La rencontre permettra aussi «d'échanger», promet-il.

Cet accord ne concerne pas que le libre-échange. Il touche aussi la main-d'oeuvre et les investissements. Les marchés publics pourraient être ouverts - par exemple, les contrats d'Hydro-Québec. Au Canada, ces contrats publics représentent environ 26 milliards de dollars par année.

Les négociations ont été entamées en 2009. Les parties croient pouvoir arriver à une entente avant la fin de l'année.

Après s'être inquiété que «tout soit sur la table» dans les négociations, le Parti québécois semble dormais plus favorable à l'accord. Il y a quelques jours, le ministre fédéral du Commerce international, Ed Fast, s'est dit rassuré de voir que les ministres Lisée et Marceau (Finances) ne s'opposaient pas à l'Accord Canada-Europe.

Le gouvernement Marois déplore cependant toujours le «manque de transparence». Il l'avait dénoncé en décembre dernier lors de la comparution du négociateur du Québec dans la délégation canadienne, Pierre-Marc Johnson, en commission parlementaire.

Le Canada cherche de nouveaux marchés. Selon les derniers chiffres, 70% de ses exportations étaient destinées aux États-Unis. C'est la plus faible proportion depuis l'ALENA en 1988. L'Union européenne offre le plus grand marché commun du monde. Selon Ottawa, l'AECG permettrait d'augmenter la croissance économique annuelle d'un point de pourcentage.

«Nous avons eu un briefing complet de l'équipe de négociation, dirigée par Pierre-Marc Johnson, la semaine dernière. Nous sommes encouragés par ce que nous avons entendu. Cependant, nous pensons qu'à l'époque, au cours des étapes précédentes, il manquait un élément important de transparence dans le processus. Avec la première ministre, nous avons décidé de faire en sorte qu'il y ait des discussions plus ouvertes avec tous ceux qui sont intéressés par ce sujet, comme les organisations citoyennes et patronales et des experts», a expliqué M. Lisée.