Plus de trois décennies après son entrée dans la famille olympique, Montréal conserve un record olympique peu enviable: celui des dépassements de coûts. Les Jeux de Montréal ont coûté près de huit fois plus cher (796%) que les prévisions de départ. Les Jeux de Londres, eux, coûteront deux fois plus (101%). En moyenne, l'aventure olympique coûte 2,8 fois plus cher (179%) qu'au départ, selon une étude de l'Université Oxford.

Les auteurs de l'étude voulaient comparer les dépassements des projets olympiques avec les autres grands projets d'infrastructures, dont le taux de dépassement de coûts varie entre 20% et 45% selon le type de moyen de transport (train ou route). «Nous avons été très surpris. Nous pensions que ce serait environ la même chose que les autres grands projets d'infrastructures», dit Allison Stewart, une étudiante montréalaise qui fait son doctorat à l'Université Oxford sur la gestion des Jeux olympiques. Mme Stewart a fait cette recherche, qui compare les coûts du comité organisateur et des sites sportifs au dépôt de la candidature et à la fin des Jeux, en collaboration avec son professeur à Oxford, Bent Flyvbjerg.

Plus dispendieux, les Jeux d'été coûtent en moyenne 3,5 fois (252%) plus cher que prévu, comparativement à 2,4 fois (135%) plus cher pour les Jeux d'hiver. Outre les Jeux de Pékin (+4%), ce sont les Jeux de Vancouver en 2010 qui sont parvenus à maîtriser le plus leurs dépenses, qui ont augmenté de seulement 17% depuis le dépôt de la candidature. Les auteurs font valoir que les dépassements de coûts ont probablement été plus importants à Pékin en 2008, mais ils ont néanmoins utilisé les chiffres officiels.

Les auteurs de l'Université Oxford rappellent que les problèmes de dépassements de coûts n'ont pas commencé à Montréal. En 1911, le baron Pierre de Coubertin, inventeur des Jeux modernes, parlait déjà des «dépenses souvent exagérées des dernières éditions des Jeux»...