La victoire de François Hollande au second tour de la présidentielle française constitue un défi à la vision allemande de l'austérité pour combattre la crise en zone euro, estime lundi la presse américaine, soulignant cependant que le changement ne sera pas radical.

«Un défi à l'austérité» titre ainsi le New York Times en «une», à côté d'une photo de jeunes militants socialistes agitant le drapeau rouge sur la place de la Bastille à Paris, à l'annonce des résultats dimanche.

Pour le quotidien, la victoire de M. Hollande «va être vue comme un défi à la vision allemande de l'austérité économique comme moyen de sortir de la crise de l'euro», dans la mesure où le socialiste a promis de rééquilibrer les finances du pays en proposant également des «mesures visant à produire de la croissance économique».

«Les pays endettés d'Europe espèrent que M. Hollande les soutiendra pour leur laisser plus de temps pour s'adapter», note le quotidien.

Le Washington Post fait un parallèle entre la France et la Grèce - où se tenaient également des élections dimanche qui ont vu la victoire de partis opposés aux mesures de rigueur - soulignant que le choix des électeurs des deux pays est «un puissant rejet de la cure prescrite par les Allemands contre la crise de la dette: la douloureuse austérité».

Le journal constate que le nouveau président français, «un socialiste modéré au sourire facile (...) qui a perdu du poids», a réussi à vaincre le chef de l'État sortant Nicolas Sarkozy, «un conservateur dont le mandat de cinq ans a été miné par la crise économique européenne et sa propre combativité personnelle».

«Dans tous les cas», tempère le Washington Post, la vision sociale-démocrate et en faveur du libéralisme de M. Hollande «ne porte pas la promesse d'un changement radical, à la différence des nationalisations qui avaient suivi la dernière victoire de son parti» quand François Mitterrand était arrivé au pouvoir en 1981.