Le marché des fusions-acquisitions a nettement reculé au quatrième trimestre dans le monde, pour tomber au plus bas depuis presque deux ans en valeur, en raison des incertitudes sur la croissance, relève une étude du cabinet Ernst & Young publiée mercredi.

Au quatrième trimestre, les transactions ont reculé en volume de 14% par rapport au troisième trimestre et de 18% sur un an.

En valeur, le marché des fusions-acquisitions est au plus bas depuis le premier trimestre 2010.

«La baisse des transactions en volume et en valeur dans le monde s'explique d'abord par l'incertitude persistante issue de la crise en zone euro et ses conséquences sur l'économie mondiale», explique Rudy Cohen-Scaly, associé chez Ernst & Young, cité dans un communiqué.

Pour 2012, «si les dirigeants en zone euro trouvent une solution crédible, je m'attends à une période de stabilité qui permette aux transactions de repartir de l'avant», selon lui.

Compte tenu des incertitudes sur la croissance mondiale, qui découragent beaucoup d'investisseurs, le quatrième trimestre 2011 a connu une nette baisse des opérations impliquant plusieurs pays, qui ne représentent désormais plus que 30% du total.

L'étude note également que durant les trois derniers trimestres, le marché a enregistré une proportion historiquement élevée des transactions réalisées en «cash», du fait des turbulences des places boursières.

Parmi les secteurs, l'automobile est le seul à avoir vu les transactions progresser sur le trimestre, en valeur et en volume.

De leur côté, les médias et le divertissement, la mine et la sidérurgie, ainsi que l'énergie ont enregistré une hausse des transactions en valeur par rapport au trimestre précédent.

Les secteurs les plus affectés par la baisse des transactions en valeur sont la gestion d'actifs, la banque, la consommation et les télécoms, qui ont chuté de plus de 40%.

Toutes les régions du monde ont souffert par rapport au trimestre précédent, même si le recul est moins marqué en volume en Asie et au Moyen-Orient.

En valeur, les régions les plus touchées sont l'Europe de l'Est et l'Océanie, avec une baisse de plus de 50%.

L'Europe de l'Ouest a continué de reculer, affectée par la crise de la dette en zone euro. La baisse est de 18% en volume et de 22% en valeur.

En Amérique du Nord, le repli est moindre et atteint respectivement 14% et 21%.