Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a appelé jeudi l'Asie à prendre le relais de la croissance mondiale au moment où l'Europe est confrontée à la crise de la dette et où les États-Unis tentent de rendre leur économie plus compétitive.

À l'issue d'une réunion à Honolulu avec ses 20 partenaires du Forum économique Asie-Pacifique, M. Geithner a appelé l'Europe à mettre en place un plan pour rétablir sa stabilité financière.

«La crise en Europe reste le défi central qui menace la croissance mondiale», a déclaré M. Geithner lors d'une conférence de presse avant le sommet des dirigeants de l'Apec prévu ce week-end à Hawaii. «Il est crucial que l'Europe mette rapidement en place un plan solide pour rétablir sa stabilité financière».

M. Geithner a reconnu que le plan de secours de la zone euro préparé par le Vieux continent constituait «un bon cadre», mais il a insisté pour que ce plan soit appliqué «avec l'énergie requise par les marchés» financiers, très perturbés ces derniers jours par la situation politique en Grèce et en Italie.

Selon lui, les pays riverains du Pacifique, qui représentent plus de la moitié du PIB mondial, sont les plus vulnérables à un ralentissement économique mondial, «mais ils peuvent aussi jouer le plus grand rôle pour contribuer à la reprise mondiale», particulièrement les pays d'Asie.

«Au moment où les États-Unis s'efforcent de résoudre les problèmes qui ont provoqué leur crise et que l'Europe est confrontée à une période de croissance plus lente, les économies asiatiques vont devoir en faire davantage pour stimuler la croissance de leur demande intérieure», a déclaré le ministre.

À propos de la Chine, le haut responsable américain a estimé que sa monnaie, le yuan, restait «significativement sous-évalué», même si, compte tenu du comparatif d'inflation avec les États-Unis, la parité avait augmenté d'un peu plus de 10% depuis 2010.

Il est s'est félicité de ce que les ministres des Finances réunis à Hawaii aient reconnu dans leur communiqué final que le processus de rééquilibrage de l'économie mondiale passait par un ajustement des politiques de change de la Chine et des autres pays d'Asie, afin que les devises de la région soient davantage soumises aux forces du marché.

«La Chine doit continuer à laisser sa devise se renforcer et elle a reconnu l'importance d'un ajustement plus rapide de son taux de change», a souligné M. Geithner.

Les partenaires commerciaux de Pékin l'accusent de profiter d'un taux de change sous évalué pour inonder de ses exportations les marchés mondiaux.

Alors que les États-Unis ne parviennent pas à s'entendre sur le plan de relance de l'emploi du président Barack Obama du fait du blocage politique à Washington entre démocrates et républicains, M. Geithner a réclamé «des mesures immédiates pour renforcer la croissance».

Les États-Unis destinent 60% de leurs exportations aux pays de l'Apec, a souligné M. Geithner, estimant que pourcentage ne pouvait qu'augmenter.