Le géant américain Coca-Cola a annoncé lundi vouloir accélérer ses investissements en Russie, un marché en pleine croissance où il est présent depuis les années 1990 mais où il doit toutefois affronter la rude concurrence de son compatriote Pepsico.

Venu dans la région de Rostov-sur-le-Don (sud-ouest de la Russie) pour participer à l'inauguration d'une usine d'embouteillage dernier cri, le PDG de Coca, Muhtar Kent, a annoncé que son groupe comptait investir pas moins de 3 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, soit l'équivalent de ce qu'il a investi depuis son arrivée dans le pays il y a plus de vingt ans.

«Depuis 1990, lorsque nous avons commencé à développer nos infrastructures (en Russie), nous avons investi environ trois milliards de dollars», a déclaré M. Kent.

Et «nous allons investir au cours des cinq prochaines années environ 3 autres milliards de dollars», a-t-il ajouté, faisant ainsi de la Russie un des marchés clés de Coca-Cola, presque à hauteur de la Chine.

Du côté russe, on se réjouit de la venue de ces investissements étrangers, qui doivent montrer que le climat des affaires s'améliore dans le pays.

De tels évènements «permettent aux investisseurs de se sentir calmes et confiants dans l'avenir», a ainsi déclaré le gouverneur de la région de Rostov, Vassili Goloubev, présent à l'inauguration.

Selon M. Kent, le marché russe représente un véritable potentiel, car il est «très dynamique» et c'est pourquoi Coca doit «absolument s'assurer de grandir avec lui».

Mais son concurrent et compatriote Pepsico a lui aussi depuis bien longtemps misé sur la Russie.

À l'époque soviétique, il y bénéficiait même d'un monopole de fait, après qu'en juillet 1959 un des fondateurs de l'entreprise, Donald Kendall, avait fait goûter du Pepsi au leader soviétique Nikita Khrouchtchev lors d'une exposition américaine à Moscou, selon la légende locale.

Dans l'intervalle, Pepsico a investi des milliards dans le pays et tout dernièrement, le groupe a même réalisé en Russie, sa plus grande acquisition à l'extérieur des États unis, en rachetant Wimm-Bill-Dann, un des leaders locaux du secteur des produits laitiers et des boissons non alcoolisées, pour 5,4 milliards de dollars.

L'histoire de Coca en Russie remonte, quant à elle, à 1980, année des Jeux olympiques de Moscou. Le groupe, partenaire de cet évènement sportif comme il le sera pour les prochains Jeux d'Hiver de 2014 à Sotchi, a alors vendu ses premières bouteilles. Mais c'est uniquement au début des années 1990 que la première usine a ouvert ses portes.

Coca est aujourd'hui «un des plus importants investisseurs étrangers en Russie», selon un communiqué du groupe.

Pour atteindre cette place, Coca s'est particulièrement adapté au marché local, en se lançant par exemple en 2008 dans la production de Kvas, breuvage traditionnel à base de céréales fermentées.

En septembre 2010, le groupe a aussi racheté le producteur de jus de fruit Nidan, l'un des principaux du pays.

L'ouverture de son usine dans la région de Rostov-sur-le-Don, d'une superficie de 26,5 hectares et d'une capacité de 450 millions de litres par an, s'inscrit dans cette stratégie d'investissements à long terme.

L'établissement a nécessité des investissements de 120 millions de dollars et emploie actuellement plus de 400 personnes.

Coca-Cola possède désormais 17 usines en Russie, dont 15 appartiennent à Coca-Cola Hellenic.