Le Québec et la Finlande cherchent à unir leurs forces dans l'industrie en plein boom des technologies environnementales. Industriels, gens de commerce et représentants gouvernementaux se sont rencontrés dans un bureau d'avocats montréalais, jeudi, pour discuter de partenariats possibles.

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Plusieurs Québécois se sont reconnus lorsque la représentante de la grappe des technologies propres de la Finlande, Nina Harjula, a dressé le portrait d'un pays dont les besoins sont définis par un territoire vaste et peu peuplé, au climat rigoureux et au marché intérieur limité.

«La Finlande est un peu un miroir du Québec. Il y a énormément de similitudes et on croit qu'il y a moyen d'en tirer profit», a commenté Denis Leclerc, l'homme derrière la rencontre d'hier et président d'Écotech Québec, la grappe québécoise des technologies propres.

Comme le Québec, la Finlande sait qu'elle ne peut compter sur son marché intérieur et doit exporter ses technologies. Mais à ce titre, le pays compte une longueur d'avance sur le Québec.

Avec 32 employés et des bureaux commerciaux en Russie, en Inde et en Chine, la grappe finlandaise destinée à soutenir les entreprises du secteur est l'une des mieux organisées au monde.

Au cours des deux dernières années, par exemple, son bureau chinois a aidé plus de 100 entreprises finlandaises des secteurs de l'eau, de l'énergie et de la gestion de déchets à brasser des affaires de 120 millions d'euros avec l'empire du Milieu.

«Ils sont beaucoup en avance sur nous», confirme Denis Leclerc, d'Écotech Québec, qui cherche à se rapprocher de ces précieux contacts dans les grands marchés de la planète.

«Nous pouvons être la porte qui vous ouvrira les marchés de la Russie et de la Chine», a d'ailleurs fait valoir hier Nina Harjula, de la grappe finlandaise.

En retour, les Finlandais demandent essentiellement deux choses aux Québécois: les aider à rafler des contrats liés au fameux Plan Nord du gouvernement Charest... et utiliser le Québec comme base pour conquérir le marché américain.

Un éléphant dans la salle

Écotech Québec avait réussi à attirer une grosse pointure à la rencontre d'hier: Risto Lehtimäki, un vice-président du géant finlandais Metso. Avec 28 500 employés et des activités dans 50 pays, Metso est l'une des plus grandes entreprises de technologies propres du monde.

Ce géant avoue saliver devant le Plan Nord et ses investissements de 80 milliards. «Le Plan Nord parle de mines, de forêts et d'énergie. Et c'est exactement nos champs d'expertise, en partie parce que la Finlande s'est aussi construite autour de ces secteurs», a dit M. Lehtimäki à La Presse Affaires.

En retour, une myriade de petites boîtes québécoises ne demanderaient pas mieux que de signer des partenariats avec Metso. C'est le cas d'Innoventé, une entreprise de Québec qui a inventé une technique permettant de sécher des matières humides pour qu'elles puissent alimenter les centrales électriques à la biomasse.

«Metso a installé des centrales à la biomasse dans le monde entier qui totalisent des gigawatts de puissance. C'est clair que pour nous, s'associer avec eux serait un tremplin incroyable», a confié Richard Painchaud, président d'Innoventé, à quelques minutes d'une rencontre avec M. Lehtimäki qu'il remerciait le ciel d'avoir eu l'occasion d'obtenir.