Deux banques grecques sur six ne parviendraient pas à résister à une crise majeure, selon les résultats des tests européens, mais le gouvernement grec, qui lutte pour éviter la faillite du pays, estime que les mesures déjà prises suffisent à les consolider.

«Les résultats des test de résistance sont particulièrement favorables» et prouvent que le système bancaire grec est capable «de faire face» à un scénario de crise, après de récentes mesures de renforcement de leur capital, a affirmé le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, peu après la publication des résultats des tests lancés par l'Autorité bancaire européenne (EBA).

Les deux banques qui ont échoué sont Eurobank, numéro deux du pays en terme d'actifs et Atebank, spécialisée dans les prêts aux agriculteurs.

Les quatre banques qui ont réussi sont la Banque nationale de Grèce (BNG), première banque du pays, Alpha, la banque du Pirée (Piraeus) et Hellenic Postbank (banque postale).

La Banque de Grèce a aussi jugé les résultats «encourageants» et s'est félicité des mesures déjà annoncées mais pas encore effectives concernant le renforcement du capital des banques.

Son gouverneur Georges Provopoulos a relevé que d'ici la fin 2012 les six banques grecques auront un excédent de 2,44 milliards d'euros, et vont atteindre un niveau de plus de 5% de Tier 1 --le capital le plus sûr et facilement disponible--.

Les banques grecques, qui vivent sous perfusion de la Banque centrale européenne pour leurs liquidités, possèdent une «forte capitalisation» et ne sont pas vulnérables, a également indiqué à l'AFP un haut responsable bancaire du pays ayant requis l'anonymat.

Néanmoins, la situation alarmante de l'économie du pays, qui menace de contagion toute la zone euro, sera au centre d'un sommet extraordinaire de l'UE le 21 juillet à Bruxelles où devrait être décidé un deuxième plan d'aide au pays, associant les créanciers privés, dont les banques.

Pour les protéger, le gouverneur de la banque centrale Georges Provopoulos n'a cessé de les inciter depuis un an à se restructurer et à fusionner pour faire face à la crise.

Une tentative de fusion lancée au début de l'année par la Banque nationale de Grèce et Alpha bank a toutefois échoué après le refus de cette dernière au vu de l'exposition à la dette grecque de la BNG.

Dans le sillage de la dégradation constante depuis un an de la note souveraine du pays par les agences de notation, les banques grecques sont également régulièrement dégradées par Moody's, Standard & Poor's ou Fitch.

Cette dernière vient d'abaisser d'un cran la notation de quatre banques grecques, à BBB- après avoir rétrogradé la note du pays deux jours auparavant.

La vulnérabilité des banques grecques tient aussi à leur exposition à la dette grecque.

Et le fait que l'EBA ait pris en compte pour la première fois cette année ce critère a d'ailleurs entraîné l'échec d'Atebank, qui détient pour 7,85 milliards d'euros de dette publique grecque, a indiqué cette banque dans un communiqué.

«Selon le scénario dit de base, reprenant les principales prévisions macroéconomiques en vigueur, Atebank a un excédent de 505 millions d'euros mais selon le scénario de crise, retenant des hypothèses théoriques de choc économique en 2011 et 2012, il lui manque 713 millions d'euros», a reconnu l'établissement, qui doit être privatisé en 2012 après sa recapitalisation par l'Etat annoncée juste avant les résultats des tests.

Pour sa part, Eurobank, qui souffre d'un déficit de 58 millions d'euros, a indiqué qu'elle allait procéder à une augmentation de son capital tout en soulignant que le résultat des tests n'était «pas une prévision de rentabilité» puisque l'échec est basé sur un scénario dur prévoyant des conditions pires que la réalité.