La directrice générale désignée du Fonds monétaire international Christine Lagarde a lancé mardi un appel à «l'entente nationale» politique en Grèce pour voter les mesures d'austérité proposées par le gouvernement sous la pression du FMI et l'Union européenne.

«Si j'ai un message à faire passer ce soir concernant la Grèce, c'est un appel à l'opposition politique grecque pour qu'elle rejoigne dans une entente nationale le parti qui est actuellement au pouvoir. Il y va vraiment du destin d'un pays», a déclaré la Française, désignée peu avant à la tête du FMI, dans sa première déclaration sur le dossier grec.

«Je crois qu'il faut à ce moment-là faire un peu fi des grandes différences politiques», a déclaré Mme Lagarde, interrogée sur la chaîne française TF1.

Les députés grecs doivent d'ici jeudi voter sur le projet de budget d'austérité soumis par le gouvernement de Georges Papandréou, qui les a exhorté à voter pour que le pays, au bord du gouffre financier, «reste debout».

La majorité dispose de 155 sièges sur 300 à la Chambre des députés.

La Grèce a vécu mardi la première journée d'une grève générale de 48 heures destinée à protester contre les hausses d'impôts et privatisations massives contenues dans le plan.

Une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro «est un scénario du pire», qu'il faut «impérativement et par tous les moyens éviter», a jugé Mme Lagarde.

«Il faut que tous les prêteurs se penchent au chevet de la Grèce, mais il faut que la Grèce se prenne en charge de manière responsable», a relevé la nouvelle responsable du FMI. Ceci implique toutefois de rester «attentif» aux «plus démunis», a dit Mme Lagarde.

Concernant les autres pays de la zone euro fragilisés sur les marchés en raison de leur situation financière, la directrice générale désignée a estimé quelques minutes plus tard sur la chaîne française d'informations LCI qu'il ne fallait «pas généraliser» et que ces pays étaient dans des situations bien distinctes.

«L'Irlande est dans une situation particulière qui tient fortement à son secteur bancaire, à un développement massif de l'immobilier et à l'éclatement d'une bulle», a jugé Mme Lagarde.

La Grèce a été frappée pour d'autres raisons telles que des «statistiques fausses», ou des «difficultés à prendre en main la situation».

Le Portugal «est dans un troisième cas de figure», car il a «besoin de faire des réformes structurelles», et il s'est engagé à les faire dans «l'union nationale», a poursuivi Mme Lagarde.

Quant à «aller dire «l'Espagne va mal», ce n'est juste pas le cas, quand vous regardez les efforts engagés par le gouvernement espagnol (...), l'assainissement du secteur bancaire», a-t-elle conclu.