Le Fonds monétaire international a exhorté lundi les responsables de la zone euro à prendre des mesures «déterminées» afin d'empêcher une contagion mondiale de la crise grecque, tout en se refusant à envisager à ce stade un nouveau plan d'aide pour le pays.

Dans un rapport préliminaire sur l'état économique de l'Union monétaire, le FMI a souligné qu'elle connaissait une reprise économique «globalement saine», mais avait besoin de «plus d'intégration économique et financière» pour résoudre la crise de la dette publique qui la menace.

«Une reprise globalement saine se poursuit, mais la crise de la dette publique dans la périphérie menace de mettre à bas ces perspectives favorables», a affirmé l'institution, alors que la Grèce est à nouveau dans la tourmente un an après bénéficié d'un premier plan de sauvetage international.

«Même si des efforts courageux ont été menés pour faire face à la crise, les responsables politiques font face à des dilemmes inconfortables qui suscitent l'incertitude quant au résultat final», a souligné le FMI.

«Échouer à prendre des mesures déterminées pourrait rapidement étendre les tensions jusqu'au coeur de la zone euro et entraîner d'importantes répercussions mondiales», a-t-il prévenu.

Lors d'une conférence de presse à Luxembourg, où ce rapport a été présenté en marge d'une réunion des ministres européens des Finances, le patron par intérim du FMI, John Lipsky, a résumé sa pensée ainsi: «la situation est gérable, mais il faut qu'on fasse attention».

Les pays européens, le FMI et la Grèce sont engagés depuis des semaines dans d'âpres négociations au sujet du soutien financier à apporter à Athènes.

Lundi à Luxembourg, la Grèce n'a pu obtenir comme elle l'espérait un feu vert au déblocage du versement de la prochaine tranche de 12 milliards de prêts du FMI et de l'Europe début juillet. Cette tranche entre dans le cadre du premier plan de sauvetage du pays, de 110 milliards d'euros sur trois ans, décidé en 2010.

Le FMI réclame avant cela que le parlement grec approuve un nouveau plan d'austérité prévu par le gouvernement. Il exige aussi que les pays européens bouchent les trous de financement de la Grèce dans l'année à venir.

«Il faut des assurances que le programme (grec) est pleinement financé, y compris avec des garanties des partenaires européens que des financements sont disponibles», a souligné M. Lipsky.

Pour cela, la zone euro s'est dite prête à mettre sur pied un deuxième plan de prêts en faveur d'Athènes, d'environ une centaine de milliards d'euros et courant jusqu'en 2015.

Mais, curieusement, M. Lipsky s'est refusé à ce stade à envisager une participation du Fonds à ce deuxième plan. Alors que les Européens tablent sur sa contribution.

«Nous ne négocions pas de nouveau programme, la possibilité qu'il y en ait un existe toujours, mais il n'y a pas eu de demande des autorités grecques» en ce sens, a-t-il dit.

«Actuellement, nous travaillons à mener à bien le programme en cours», a-t-il dit.