Le secteur de l'internet, au coeur des débats de l'e-G8 qui s'est ouvert mardi à Paris, a généré 3,4% du produit intérieur brut (PIB) des 13 pays les plus développés en 2009, rapporte le cabinet de conseil McKinsey dans une étude publiée mardi.

Le secteur a généré 1376 milliards de dollars (979 milliards d'euros) d'activité dans 13 pays (ceux du G8 plus le Brésil, la Chine, l'Inde, la Corée du Sud et la Suède), selon cette étude.

Les géants de l'internet mondial se sont retrouvés mardi matin pour la première édition d'un «e-G8» consacré aux enjeux du numérique dont les débats, qui se tiennent jusqu'à mercredi soir, vont alimenter le sommet du G8 de Deauville (27-28 mai).

La filière inclut tous les biens et services liés à internet, qu'il s'agisse de sites d'e-commerce ou de contenus, des fabricants de matériel (portables, ordinateurs, etc.), des services informatiques ou de télécoms.

La contribution d'internet à la croissance économique «est désormais supérieure à celle de secteurs comme l'agriculture ou l'énergie», font valoir les auteurs de McKinsey, qui évaluent à deux milliards le nombre d'internautes dans le monde.

Cette contribution a d'ailleurs connu une accélération au cours des dernières années dans ces 13 pays: elle représente 7% du gain de croissance au cours des 15 dernières années et 11% sur les cinq dernières années.

Mais des disparités importantes existent entre les pays: si, en Suède, la filière a contribué pour 6,3% au PIB, ce taux descend à 3,2% en France, comme en Allemagne, et à 1,5% au Brésil.

Et au sein même de ces 13 pays, la répartition des effets d'internet est hétéroclite: 53% de sa contribution au PIB va au secteur de la consommation privée (e-commerce, abonnements...) contre 3% qui ont un effet sur la balance commerciale.

En outre, l'impact d'internet se fait également sentir d'un point de vue social puisque, pour un emploi détruit par l'arrivée des nouvelles technologies, 2,6 postes sont créés dans les 4800 PME interrogées par McKinsey.

«Les entreprises qui utilisent de façon importante cette technologie créent deux fois plus d'emplois que la moyenne, tandis qu'internet a un effet neutre, voire légèrement négatif, sur celle qui l'utilisent avec parcimonie ou pas du tout», selon l'étude.

Par exemple, en France, internet a engendré la création de 1,2 million d'emplois au cours des 15 dernières années, tandis que 500 000 étaient détruits, soit un ratio de 2,4 créations de poste pour une suppression.

Cette technologie ne profite toutefois pas aux seules entreprises dont l'existence dépend de cette technologie, comme les sites d'e-commerce. En effet, elles ne captent qu'un quart (24,6%) de la valeur générée par internet, le reste profitant aux groupes dits «traditionnels», c'est-à-dire qui pourraient exister sans ce réseau.

En 2009, le surplus de consommation généré par internet en 2009 s'est ainsi établi à 7 milliards d'euros en France et à 46 milliards d'euros aux États-Unis.