Une aggravation de la situation dans le monde arabe, secoué par des révoltes populaires, pourrait faire «dérailler» la croissance mondiale, a prévenu samedi la Banque mondiale.

«Une aggravation des conditions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pourrait faire dérailler la croissance mondiale», a déclaré l'institution devant le Comité monétaire et financier international (CMFI), instance de 24 pays chargée de définir les grandes orientations politiques du Fonds monétaire international (FMI).

Elle a toutefois estimé que les «perturbations économiques directement liées aux bouleversements politiques» dans le monde arabe, si elles en restaient au stade actuel, «devraient avoir des répercussions limitées au niveau mondial». Il en va de même, selon elle, du séisme, du tsunami et de l'accident nucléaire au Japon.

Selon la Banque mondiale, les révolutions en Tunisie et en Égypte ont amputé la croissance de ces deux pays d'environ trois points en 2011, par rapport à ce qui était prévu il y a trois mois.

«La croissance en Égypte et en Tunisie devrait donc être d'environ 2,5% et 1,5% respectivement», a indiqué la Banque.

Mais «si les prix du pétrole devaient augmenter fortement et durablement, que ce soit à cause d'incertitudes croissantes ou d'une perturbation significative de la production pétrolière, la croissance mondiale pourrait ralentir de 0,3 point de pourcentage en 2011 et de 1,2 point en 2012», a-t-elle prévenu.

La Banque mondiale a rappelé que la volatilité des prix du pétrole et des produits agricoles avait été «encore plus forte» que d'ordinaire ces dernières semaines.