L'agence de notation Fitch Ratings a annoncé vendredi qu'elle abaissait d'un cran la note de la Grèce, qui était de «BBB-» pour la dette long terme, à «BB+», ce qui relègue ce pays membre de la zone euro parmi les émetteurs considérés comme peu fiables.

L'agence avait prévenu en décembre qu'elle pourrait abaisser la note de la Grèce à l'issue d'un examen de la situation budgétaire du pays, qui a pris des mesures drastiques pour réduire sa dette et son déficit dans le cadre du programme négocié avec le Fonds monétaire international et l'Union européenne.

«En dépit des progrès importants» accomplis par la Grèce «pour réduire son déficit public en 2010 -réduit de 6 points de pourcentage malgré une sévère récession-, le pays devra, pour assainir ses finances publiques, consentir à des efforts conséquents», s'il veut regagner la confiance des emprunteurs, explique Fitch à l'appui de sa décision.

Dans la classification de Fitch, les émetteurs notés BB sont réputés moins solides. Leurs émissions sont considérées comme de la dette «pourrie» («junk bonds») et l'emprunteur doit payer des intérêts beaucoup plus élevés pour trouver des investisseurs prêts à lui prêter de l'argent.

Fitch était la dernière grande agence à conserver la Grèce parmi les émetteurs de qualité. Elle rejoint Standard & Poor's, qui la note «BB+», et Moody's Investors Services, qui lui donne un «Ba1», ce qui la place parmi les émetteurs spéculatifs.

La perspective de cette note est «négative», ce qui implique que l'agence n'exclut pas de l'abaisser encore à moyen terme.

Dans un communiqué le ministère grec des Finances a rétorqué que cette décision soulignait le besoin de réforme des agences de notation au niveau européen, en estimant qu'elle ne pouvait pas être justifiée sur la base d'éléments objectifs concernant l'avancement des réformes dans le pays.

Le ministère des Finances a ajouté que la dégradation de Fitch soulignait le besoin d'une réponse «rapide» et «coordonnée» de l'Europe à la crise actuelle au sein de la zone euro.

Plus tôt dans la journée, à Athènes également, le Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services financiers Michel Barnier avait indiqué devant la presse son programme de travail pour les six mois à venir, comportant de nouvelles mesures destinées à réguler les marchés financiers.

«Depuis 4 mois (...) nous avons approuvé la mise en place d'une autorité de supervision qui est au travail depuis le 1er janvier, (...) encadré les rémunérations et les bonus et nous avons commencé à réguler de plus près les agences de notation financière, mais ce n'est pas fini pour les agences de notation, je ne m'arrêterai par là», a-t-il prévenu.