Le ministre chinois du Commerce Chen Deming s'est dit «très inquiet» de la capacité des Européens à venir à bout de la crise des dettes souveraines, en marge de discussions économiques entre la Chine et l'Union européenne.

«Nous nous inquiétons beaucoup de savoir si la crise européenne de la dette peut être contrôlée», a déclaré M. Chen à des journalistes en marge des discussions économiques régulières entre la Chine et l'UE portant notamment sur l'ouverture des marchés et la propriété intellectuelle.

«Nous voulons voir si l'UE est capable de maîtriser les risques concernant les dettes souveraines et si le consensus peut être traduit en véritable action pour permettre à l'Europe de sortir rapidement et en bonne forme de la crise», a ajouté le ministre chinois.

Le vice-Premier ministre Wang Qishan avait déclaré plus tôt que la Chine était prête à soutenir les mesures de l'UE et du FMI pour assurer la stabilité financière de l'Europe.

«Nous saluons le soutien exprimé par les autorités chinoises pour la stabilité de la zone euro», a déclaré durant un point de presse le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn.

Durant une visite au Portugal le mois dernier, le président chinois Hu Jintao avait assuré Lisbonne de la volonté d'aide chinoise, mais Pékin n'a pas encore fait de promesses fermes d'achat d'obligations d'Etat portugaises.

La Chine s'était également engagée à apporter son soutien à la Grèce.

Pékin dispose des premières réserves de change du monde, qui s'élèvaient à 2,6 milliards de dollars fin septembre, et détient plus de 900 milliards en bons du Trésor américains.

Les entretiens, qui se déroulent dans le cadre d'un dialogue sino-européen sur les questions économiques et commerciales, sont conduits côté européen par M. Rehn ainsi que ses collègues à la Concurrence Joaquin Almunia et au Commerce Karel de Gucht.

M. Almunia a indiqué que les 27 pays de l'Union demandaient un accès équitable au marché chinois pour leurs entreprises, ainsi qu'aux matières premières.

La Chine envisage de restreindre ses exportations de terres rares, indispensables à la production d'un grand nombre de produits technologiques, et dont elle assure 97% de la production mondiale.

La protection de la propriété intellectuelle est également à l'agenda des discussions à Pékin, a encore indiqué M. Almunia.

«Je pense que nous avons fait de réels progrès», s'est réjoui M. De Gucht, expliquant que Pékin n'allait plus exercer de discrimination contre les sociétés étrangères n'ayant pas déposé leurs brevets en Chine pour l'accès à son immense marché d'appels d'offres public.

La Chine est en négociations à l'OMC pour rejoindre un pacte sur les appels d'offre publics signé par notamment par les 27 pays de l'UE, les États-Unis et le Japon.

L'UE est la première destination des exportations chinoises, tandis que la Chine est le deuxième partenaire commercial de l'Union derrière les États-Unis.

Les Européens se plaignent, comme les Américains, du faible niveau du yuan, qui confère un avantage aux exportateurs chinois.