De violents affrontements ont opposé mercredi des manifestants aux forces de l'ordre à Athènes, à l'occasion d'une nouvelle journée de grève générale organisée contre les dernières mesures d'austérité décidées par le gouvernement grec.

Les violences ont éclaté en marge d'une manifestation d'environ 20 000 personnes qui ont défilé vers le Parlement à Athènes aux cris de «Pas de sacrifice pour les riches».

Des protestataires, portant des masques noirs et des lunettes de ski, ont alors mis le feu à des voitures, brisé des vitrines de magasins et lancé des bombes artisanales ainsi que des pavés sur les forces de l'ordre. Celles-ci ont répliqué à l'aide de gaz lacrymogènes et de grenades éblouissantes, alors que les violences gagnaient d'autres quartiers de la ville.

Au moins dix personnes ont été arrêtées et cinq autres blessées, deux à Athènes et trois à Thessalonique, deuxième ville du pays. Dans la capitale, un bureau de poste à proximité du Parlement a été incendié et les clients ont fui de nombreux magasins où ils étaient venus faire leurs achats de Noël.

Les syndicats avaient appelé mercredi à une septième journée de grève pour protester contre les mesures d'austérité décidées par le gouvernement en échange des prêts de 110 milliards d'euros accordés au printemps par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) pour éviter la faillite au pays.

Mercredi, le trafic aérien, ainsi que celui des trains, des ferries et des bus ont été très perturbés, tous comme les services hospitaliers. Des usines et des écoles ont fermé. Des journalistes de la presse écrite, de la radio et de la télévision ont également suivi la grève. Il ne devait pas y avoir de journaux dans les kiosques jeudi.

Les syndicats entendaient faire pression sur le gouvernement du socialiste Georges Papandréou pour qu'il ralentisse le rythme des coupes budgétaires engagées depuis quelques mois.

«Il y a une forte participation à cette grève. Je pense que cela va faire pression sur le gouvernement, a déclaré à l'Associated Press Stathis Anestis, secrétaire général adjoint de la GSEE, le principal syndicat grec. Nous voulons que le gouvernement retire la dernière loi sur le travail, qui va nuire aux droits des travailleurs».

Mardi soir, le gouvernement a remporté un vote clé du Parlement sur le dernier projet de loi réformant le marché du travail. Il prévoit notamment de nouvelles baisses de salaires, l'instauration de plafonds salariaux et des transferts de postes obligatoires dans la fonction publique. Il réduit également les possibilités de négociations collectives des syndicats dans le secteur privé, permettant aux employeurs de décider des baisses de salaires substantielles.

Mardi, Athènes avait connu d'importants embouteillages en raison d'une grève de 24 heures dans les transports publics. Deux nouvelles journées d'action de ce type sont prévues jeudi et vendredi.