L'Europe a besoin «de quelque chose de plus dynamique» pour régler le problème de la dette dans la zone euro, qui soit une «solution globale» et ne soit pas appliquée «pays par pays», a déclaré mardi le directeur général du Fonds Monétaire International (FMI) à Athènes.

Selon Dominique Strauss-Kahn, qui s'exprimait devant une commission du Parlement grec, la crise a mis en lumière un «défaut de gestion» au sein de la zone euro découlant de l'absence de politique budgétaire commune.

«Oui l'Europe a besoin de quelque chose de plus dynamique, une solution globale» a-t-il dit devant les députés, «et pas une solution pays par pays qui serait une mauvaise solution».

M. Strauss Kahn a exprimé «l'espoir que les institutions européennes soient capables de fournir cette solution globale», tout en notant le handicap auquel sont confrontés les politiques en Europe vis-à-vis de la pression des marchés, à savoir un temps de prise de décision parfois extrêmement long.

«Je ne pense pas qu'il y ait un risque de voir l'Allemagne se dégager de la zone euro, les Allemands sont réellement engagés vis-à-vis de la zone euro» a-t-il par ailleurs assuré.

Les pays européens ont discuté ces derniers jours de l'éventualité de relever le plafond du Fonds de secours pour les pays de la zone euro pour rassurer les marchés sur la capacité de l'Europe à faire face à d'autres crises financières après la Grèce et l'Irlande, mais la décision a été repoussée à plus tard.

Mis en place au printemps, ce Fonds est constitué de 440 milliards d'euros de garanties de prêts des pays de la zone euro, complétés par 250 milliards d'euros de prêts du Fonds monétaire international (FMI) et par 60 milliards d'euros de prêts de l'Union européenne.

Dans ce cadre, le plan d'aide à l'Irlande porte sur 85 milliards d'euros. La Grèce de son côté a bénéficié d'un prêt de 110 milliards venant de l'UE et du FMI.

Alors que des manifestants de gauche criaient hors du parlement des slogans le qualifiant d"indésirable», M. Strauss-Kahn a lancé qu'il aurait «peut-être été avec eux» s'il avait été Grec.

Mais il a défendu la recette d'austérité dictée au pays par le FMI et l'UE comme la seule solution pour «remettre à la long terme» le pays sur la voie du développement, prévenant l'opposition de droite qu'elle serait comptable de son refus à voter pour le plan de redressement adopté en mai.

Le succès du pays «dépend beaucoup de combien vous accepterez d'être fermes et justes» a-t-il lancé aux députés socialiste et de droite, ceux de l'opposition communiste et de gauche radicale ayant refusé d'assister à la séance.

M. Strauss-Kahn a même invoqué le souhait affiché par la Chine d'investir en Grèce en soutien de ses thèses: «La confiance revient car vous avez un programme du FMI» de redressement, a-t-il lancé.