Le chef de gouvernement britannique David Cameron est attendu mardi à Pékin pour sa première visite officielle en Chine, où il se rendra avec une cinquantaine d'entrepreneurs pour tenter de décrocher de gros contrats et renforcer les liens avec la deuxième économie du monde.

C'est la plus importante délégation à accompagner un Premier ministre britannique en Chine.

M. Cameron, qui voyage aussi avec quatre de ses ministres, doit rencontrer son homologue chinois Wen Jiabao et le président Hu Jintao. Les dirigeants devraient discuter commerce, économie, éducation et énergie.

Cette visite de deux jours intervient alors que la Grande-Bretagne, comme de nombreux autres pays occidentaux, cherche de nouvelles sources de croissance après la crise financière mondiale.

Depuis sa prise de fonction en mai au 10 Downing Street, M. Cameron insiste sur la nécessité d'«encourager le commerce» au coeur de la politique étrangère. Une nécessité quand la croissance britannique peine à décoller après la récession de 2008-2009 - 0,8%, au troisième trimestre 2010 contre 9,6% pour la Chine - et quand le gouvernement de M. Cameron s'apprête à appliquer un plan d'austérité radical.

«La Chine représente le principal marché en terme de demande pour de nombreux produits que nous proposons. Elle représente un marché très lucratif pour nos entreprises», a souligné dimanche le ministre britannique du Commerce, Vince Cable.

Londres compte sur cette visite pour améliorer les exportations britanniques vers la Chine, alors que M. Cameron avait récemment estimé «choquant» le fait que le Royaume-Uni exporte plus en Irlande que vers les grands pays émergents du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) réunis.

De son côté, Pékin entend capitaliser sur les compétences britanniques dans des secteurs comme les nouvelles technologies et les industries peu polluantes, et a déjà annoncé la signature cette semaine de plusieurs accords, sans donner plus de détails.

La semaine dernière, la France et la Chine ont conclu une série de contrats estimés à quelque 20 milliards de dollars (14 milliards d'euros) au profit des entreprises françaises, lors de la visite du président chinois à Paris.

«Je suis persuadé» que la visite de M. Cameron à Pékin «va contribuer à ce que nos relations soient d'un autre niveau», a estimé le numéro deux de l'ambassade de Chine à Londres, Qin Gang.

Dans la mesure où la visite de M. Cameron précède le sommet du G20 à Séoul à partir de jeudi, elle devrait aussi être l'occasion d'aborder des sujets plus épineux, comme la monnaie chinoise, que les Occidentaux jugent sous-évaluée.

Enfin, le délicat sujet des droits de l'Homme pourrait être évoqué, alors que la Chine a mis en garde plusieurs pays contre une participation à la cérémonie de remise du Nobel de la paix attribué au dissident chinois emprisonné Liu Xiaobo.

Londres, qui a affirmé qu'il «resterait ferme» sur les droits de l'Homme, a fait savoir que «les Chinois (avaient) soulevé la question» de la participation britannique à cette cérémonie à Oslo, mais a assuré que son ambassadeur en Norvège y assisterait.