L'Organisation mondiale du commerce a partiellement rejeté les accusations de Pékin sur des mesures «anti-dumping» imposées par les États-Unis à des importations chinoises de tuyaux en acier, pneus et sacs en tissu plastifié, dans un jugement mixte publié vendredi.

Dans son jugement de près de 400 pages, l'OMC indique que les États-Unis ont agi de façon contraire aux règles du commerce international uniquement sur 5 des 17 points listés dans les conclusions par l'organisation basée à Genève.

L'OMC rejette ainsi partiellement la plainte déposée par la Chine en septembre 2008.

Toutefois, l'OMC recommande aux États-Unis de rendre «leurs mesures conformes à leurs obligations» vis-à-vis du commerce international en ce qui concerne les 5 points sur lesquels Washington est mis en cause.

Les conclusions de l'OMC ont été reportées à plusieurs reprises en raison de «la complexité de cette affaire quant au fond», notamment.

Des taxes «anti-dumping» sont utilisées pour lutter contre les ventes en dessous du coût de production (dumping).

Les États-Unis ont pour leur part revendiqué une victoire. «L'organe de règlement des différends a tranché en faveur des États-Unis dans un contentieux soulevé par la Chine concernant des mesures antidumping et antisubventions appliquées par le département du Commerce américain», a annoncé dans un communiqué le représentant américain au Commerce extérieur, Ron Kirk.

«C'est une victoire importante pour les travailleurs et les groupes américains touchés par des importations à des prix injustes», s'est félicité M. Kirk.

Selon le règlement de l'OMC, Pékin et Washington disposent désormais de 60 jours pour faire appel du jugement publié vendredi.

La Chine, dont la croissance agace les économies développées essoufflées par la crise, est devenue en 2010 le pays le plus contesté à l'OMC avec le plus grand nombre de plaintes, illustrant les tensions grandissantes autour d'une politique commerciale jugée trop agressive.

Sur les douze plaintes déposées depuis janvier auprès de l'Organe de règlement des différends de l'OMC, quatre impliquent la Chine, dont trois l'accusent notamment de pratiquer des droits de douane prohibitifs restreignant l'accès à son marché aux exportateurs mondiaux.

Mais Pékin, qui a adhéré à l'OMC en 2001, multiplie également les plaintes contre d'autres pays: elle en a ainsi déposé sept au total, dont cinq contre les États-Unis. Contre qui elle a remporté récemment une victoire.

Le 29 septembre, l'OMC a en effet donné raison à la Chine qui avait porté plainte en avril 2009 contre les États-Unis estimant contraire aux règles internationales une loi américaine limitant les exportations de volailles chinoises.

Dans cette guerre commerciale que se livrent les grandes puissances au sein de l'OMC, l'Union européenne n'est pas en reste. Une bataille est en effet ouverte entre l'UE et la Chine auprès de l'organisation où les deux puissances s'accusent mutuellement d'appliquer un système déloyal de taxes antidumping sur leurs fixations en acier et en fer.